En Martinique, à l’occasion du mouvement « Bloquons tout le 10 septembre », cinq à six cents personnes se sont mobilisées. Certains secteurs s’étaient organisés pour manifester leur mécontentement face aux attaques antiouvrières prévues dans les plans du gouvernement Bayrou.

Ainsi, des militants de FO avaient décidé de bloquer les entrées du CHUM (centre hospitalier universitaire de Martinique) pour dénoncer le délabrement de cet établissement. Un premier groupe de militants, avec notamment des travailleurs territoriaux, s’est retrouvé dès 8 heures aux abords de la Maison des syndicats à Fort-de-France. Il était rejoint un peu plus tard par ceux de la santé, qui arrivaient de l’autoroute en opération « molokoy » (escargot). Les membres du RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens) avaient annoncé qu’ils se joignaient aux manifestations. Maintenant constitués officiellement en parti, ils sont ceux qui, depuis une année, ont lancé le mouvement contre la vie chère avec leur leader populaire Rodrigue Petitot.

Des prises de parole ont eu lieu le long du parcours, avant que les manifestants se retrouvent devant la préfecture. Les slogans dénonçaient tour à tour la diminution des jours fériés, les jours de carence, la dégradation des services publics, et notamment des hôpitaux, la dette qui profite aux grosses entreprises, mais aussi la corruption des élus. Les slogans contre la vie chère, tels « la vi-a two chè » (la vie est trop chère) ou le slogan du RPPRAC : « APY » en abrégé, cela signifie « Ayen Pou Yo » (rien pour eux) étaient également scandés. Plusieurs centrales syndicales dont la CDMT, la CGTM avaient déposé un préavis de grève pour ce 10 septembre et de même pour le jeudi 18 septembre. Nos camarades de Combat ouvrier étaient aussi présents, distribuant un tract bien accueilli.

Les manifestants, qui se sont séparés vers midi, se promettaient d’être plus nombreux et d’entraîner plus de collègues des entreprises lors du rendez-vous du 18 septembre.