1er Mai : fais ce qui plaît… au patronat09/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2971-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

1er Mai : fais ce qui plaît… au patronat

Jeudi 3 juillet, le Sénat a adopté une proposition de loi soutenue par le gouvernement et approuvée par les patrons, pour permettre à ces derniers de faire travailler les salariés le 1er Mai.

Cette mesure fait suite à la campagne menée en avril par les patrons de boulangerie, censés travailler sans salariés s’ils voulaient ouvrir le 1er Mai. On avait entendu des représentants de droite et du parti de Macron s’émouvoir d’une réglementation anti-économique. Quant à Le Pen, qui prétend parler au nom des travailleurs à condition qu’ils baissent la tête, elle s’indignait alors qu’on prive les « salariés volontaires de gagner deux fois leur salaire ».

C’est toujours au nom de la « liberté » que les dirigeants politiques, aussi adversaires soient-ils, tombent d’accord pour attaquer les travailleurs. Ces derniers savent bien qu’en fait de liberté et de volontariat, il n’y a que des contraintes et des obligations. C’est évident pour les travailleurs précaires, en intérim ou CDD, s’ils veulent avoir une chance de voir leurs contrats renouvelés, mais c’est aussi le cas des embauchés, que la pression d’un salaire trop bas contraint à accepter les heures supplémentaires et le travail du dimanche. De plus, les employeurs disposent de multiples moyens de leur faire la vie plus dure en cas de refus.

C’est avec de la liberté plein la bouche que les sénateurs avaient même introduit dans la version initiale de leur loi, la possibilité de faire travailler les salariés le 1er Mai y compris dans les enseignes de la grande distribution bénéficiant déjà de l’ouverture le dimanche. Une façon d’avouer que ce n’est pas tant le sort du petit artisan boulanger ou du fleuriste qui est au cœur de leurs préoccupations, que la volonté d’élargir le droit des patrons à exploiter quand ils veulent et comme ils veulent.

L’attaque contre le 1er Mai n’est pas innocente, car ce jour férié et chômé, présenté depuis Pétain comme la « fête du travail », est à l’origine une journée de rassemblements, de grèves et de luttes des travailleurs, précisément pour revendiquer la baisse du temps de travail en imposant la journée de huit heures.

Quel que soit l’avenir de cette loi, qui passera devant les députés en septembre, c’est en retrouvant les traditions de cette journée de lutte que les travailleurs pourront défendre leurs intérêts quotidiens, jours fériés et dimanches compris.

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