- Accueil
- Lutte ouvrière n°2959
- Aéroport Marseille-Provence : licenciés pour faute humanitaire
Dans les entreprises
Aéroport Marseille-Provence : licenciés pour faute humanitaire
Quatre travailleurs des boutiques Starbucks et Prêt À Manger de l’aéroport de Marseille-Provence ont été licenciés pour avoir distribué des sandwiches à des sans-abri.
Depuis des années, au vu et au su de tout le monde, ces travailleurs prenaient en fin de journée les sandwiches invendus et promis à la benne, et faisaient une tournée pour les donner aux SDF et à des travailleurs de l’aéroport, femmes de ménage et agents de sécurité. Mais dans ce système capitaliste complètement fou, un sandwich, même jeté à la poubelle, appartient à son propriétaire, et les salariés, dont l’un a trente ans d’ancienneté dans son travail, ont été accusés de vol et licenciés pour faute grave.
La direction affirme avec le plus grand cynisme qu’elle se préoccupe du gaspillage alimentaire et de la lutte contre la précarité, mais qu’il faut le faire selon ses règles à elle. Comme si elle se souciait de la santé des sans-abri, qui auraient pu, affirme-t-elle sans rire, être mis en danger par la rupture de la chaîne du froid !
Malgré les lois contre le gaspillage alimentaire, ce n’est pas la première fois que des travailleurs sont licenciés pour avoir récupéré des invendus. En 2021, un jeune employé d’un Super U des Alpes-Maritimes, écœuré du gaspillage dans le magasin, avait pris trois pizzas bientôt périmées et les avait déposées dans la salle de pause pour que les collègues puissent en profiter, plutôt que la benne. Il avait été accusé de vol et licencié pour faute grave.
Après leurs beaux discours sur la solidarité et leurs missions humanitaires et écologistes, les patrons interdisent aux travailleurs le moindre geste d’humanité élémentaire.