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Leur société
Agences de notation : le racket de la finance
Vendredi 12 septembre, l’agence de notation Fitch a dégradé la note de la France, exprimant son doute sur la capacité des gouvernements d’imposer à la population des sacrifices pour le paiement de la dette.
Depuis des décennies, tous les gouvernements de droite et de gauche, ont emprunté des sommes croissantes pour couvrir les déficits budgétaires provoqués par des milliards de baisses d’impôts sur les bénéfices, de niches fiscales pour les plus fortunés, d’exonérations de cotisations et autres subventions au profit des grands groupes industriels.
Cette dette publique a doublé en quinze ans pour atteindre plus de 3 300 milliards d’euros, et a encore augmenté de 800 milliards d’euros au cours des cinq dernières années. Elle pèse d’un poids croissant sur les comptes publics, au point que le paiement des intérêts est sur le point de devenir un poste de dépense de l’État plus important que celui de l’Éducation nationale. Pour payer cette dette, le gouvernement s’attaque à des services utiles à la population déjà fortement dégradés, à l’indemnisation des arrêts maladie, aux allocations chômage, aux pensions de retraite et, en général, aux conditions de vie du monde du travail. Si la dette coûte cher à la société et à la population, elle rapporte des milliards à des compagnies d’assurance, des banques et des fonds financiers qui trouvent ainsi un investissement lucratif et sans risque.
Les agences comme Fitch attribuent bons et mauvais points aux États en fonction de leur capacité à faire payer les travailleurs. Quant aux vautours de la finance, ils font payer des taux d’intérêts plus élevés à ceux qui sont considérés comme « les mauvais élèves ». Et c’est ainsi qu’ils imposent leurs exigences à tous les gouvernements, faisant subir à la société un racket qui se chiffre en centaines de milliards d’euros.