Aide humanitaire : une baisse aux conséquences dramatiques23/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2973-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Dans le monde

Aide humanitaire : une baisse aux conséquences dramatiques

Le 17 juillet, le Sénat américain a définitivement voté la suppression de 9 milliards de dollars d’aide aux populations des pays les plus pauvres, comme Trump l’avait annoncé dès sa prise de fonction il y a six mois.

Deux semaines après l’adoption d’un budget dont Trump s’est vanté qu’il porte les dépenses militaires à 1 000 milliards de dollars l’an, sa porte-parole s’est félicitée de l’économie de ce qu’elle a appelé « 9 milliards de conneries ». Les conséquences de cette réduction drastique du budget humanitaire des États-Unis se font sentir dès à présent. Dans plusieurs pays d’Afrique, des ruptures dans l’approvisionnement de médicaments pour le traitement des principales maladies, comme le paludisme, sont apparues. Le Programme alimentaire mondial a dû réduire ses opérations en Mauritanie, au Mali et en Centrafrique, et a averti qu’en l’absence de renfort, ses stocks de nourriture seraient épuisés d’ici à septembre dans les sept pays d’Afrique de l’Ouest où il intervient.

Le gel des financements, avant leur suppression officielle, a déjà empêché 500 tonnes de biscuits à haute valeur énergétique de parvenir aux enfants afghans et pakistanais souffrant de malnutrition. Ces biscuits, stockés dans un entrepôt de Dubaï, se sont périmés faute d’être acheminés et devraient être détruits, dans un gâchis criminel.

L’aide américaine n’a jamais été dénuée d’arrière- pensées impérialistes. C’est ce qu’a reconnu le secrétaire d’État américain Marco Rubio qui s’est plaint que les pays destinataires de cette aide n’aient pas voté à l’ONU systématiquement comme le leur demandaient les États-Unis. D’après lui, les pays d’Afrique ont reçu 165 milliards de dollars d’aide depuis 1991, mais ne se sont alignés sur le vote des États-Unis que dans 29 % des résolutions soumises à l’Assemblée générale de l’ONU, soit « le taux le plus bas du monde ». C’est donc pour en punir les populations de ces États que la maladie, la faim, le manque d’eau et d’éducation vont encore plus sévir.

Les pays européens réduisent aussi leurs budgets d’aide, amplifiant la crise humanitaire qui frappe l’Afrique, l’Amérique latine et une bonne partie de l’Asie. La France de Macron a baissé ce budget de deux milliards d’euros cette année, mais elle peut le faire honteusement, tant elle est couverte par le bruyant cynisme d’un Trump.

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