Aides aux entreprises : quand on aime, on ne compte pas09/07/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/07/P3-2_Aide_aux_entreprises_Lupo_SPSv8wm.jpg.420x236_q85_box-29%2C0%2C1094%2C600_crop_detail.jpg

Leur société

Aides aux entreprises : quand on aime, on ne compte pas

Une commission sénatoriale, s’est penchée sur les aides aux grandes entreprises et a rendu son rapport le 8 juillet.

Illustration - quand on aime, on ne compte pas

Les patrons d’une trentaine de ces grands groupes, ainsi que divers hauts fonctionnaires et un ministre, se sont donc succédé devant les sénateurs, suivis par l’homme le plus riche du pays, Bernard Arnault, qui, à tout seigneur tout honneur, est passé le dernier. Jouant le jeu, ces grands patrons, invités par la commission à « apporter leur regard sur les aides publiques aux entreprises » se sont montrés fort aimables, assurant être très contents d’être là. Le PDG de Total, dont le groupe compte 20 milliards d’euros de bénéfices, et est connu pour n’avoir pas payé le moindre euro d’impôt en France pendant des années, a même proclamé les Français « légitimes à savoir ce que devient leur argent ! »

Les patrons pouvaient bien raconter ce qu’ils voulaient sur les subventions reçues, et ne s’en sont certainement pas privés, vu l’absence de toute information fiable de la part de l’administration. Ses représentants ont, en effet, tous indiqué que personne n’est chargé d’évaluer ce que font les entreprises des aides qui leur sont versées, que personne n’a non plus la moindre idée, concernant par exemple les entreprises touchant le Crédit impôt recherche, du nombre ou même de l’existence de chercheurs en leur sein.

L’histoire des contrôles de Sanofi, qui s’est débarrassé du Doliprane immédiatement après avoir touché des subventions, est édifiante. Ils ont été effectués, en tout et pour tout, par trois agents de l’Inspection générale des finances, qui n’ont « absolument pas l’habitude » d’un tel travail. Enfin, on a pu apprendre que la mission des trois agents Sanofi rendait pendant ce temps totalement impossible tout contrôle d’une autre entreprise !

Quant au montant global de ces subventions aux capitalistes les plus riches, les évaluations proposées aux sénateurs, ont varié de 70 à 250 milliards d’euros, soit entre 12 et 43 % des dépenses totales de l’État, une bagatelle qui ne justifiait vraiment pas de s’accorder sur un chiffre un peu plus précis...

Le nombre de dispositifs d’aide est d’ailleurs évalué à 2 200, chaque gouvernement s’empressant d’en ajouter à ceux existant déjà. Mais alors que le gouvernement a annoncé la recherche de 40 milliards d’euros à économiser, toute dépense utile à la population travailleuse est l’objet de continuels et médiatiques questionnements. L’absence de chiffres concernant les milliards distribués aux grands groupes, montre que la fonction de l’argent public est de gonfler les profits et celle de l’État de servir les capitalistes.

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