Allocations chômage : tous les travailleurs attaqués13/08/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/08/une_2976-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Allocations chômage : tous les travailleurs attaqués

Dans une lettre envoyée aux syndicats et aux représentants du patronat, le Premier ministre leur a demandé de se mettre d’accord sur les détails d’une réforme de l’assurance-chômage, la quatrième en quelques années.

Bayrou voudrait « atteindre a minima quatre milliards d’euros d’économies en régime de croisière à partir de 2030 », aux dépens des chômeurs.

Si des travailleurs sont contraints au chômage, c’est bien à cause des licenciements et suppressions d’emplois massives décidées par le grand patronat, pour qui les profits et dividendes versés aux actionnaires passent avant tout. Mais ce n’est pas à ces derniers que les gouvernements s’en prennent. Au contraire les entreprises bénéficient depuis trois mois d’une baisse de leurs cotisations à l’Unedic, une des mesures qui en creusent le déficit.

En revanche ce sont les droits des chômeurs que les ministres du Travail successifs restreignent. Depuis 2021, il faut avoir travaillé non plus quatre mais six mois au cours des deux années précédentes pour avoir droit à une indemnisation. Puis la durée d’indemnisation maximale a été réduite de 24 à 18 mois. Diverses catégories de travailleurs au chômage ont aussi été visées : les frontaliers, les intermittents, ceux qui refusent deux fois un CDI, les anciens, qui ne sont plus dispensés de recherche d’emploi qu’à partir de 55 ans au lieu de 53 auparavant, etc.

Une partie de ces attaques étaient regroupées dans la loi de 2022 sur le « fonctionnement du marché du travail en vue du plein-emploi ». Ce plein-emploi n’existait que dans les discours gouvernementaux, et voilà que Bayrou se plaint du fait qu’officiellement « le taux de chômage stagne autour de 7,5 % » et en conclut qu’il faudrait faire encore plus d’économies sur le dos des chômeurs. Il veut que les indemnités-chômage soient gelées en 2026 – « l’année blanche » – même si la hausse des prix amputera déjà le faible niveau de vie des chômeurs.

Outre des économies qui entraînent une misère grandissante des classes populaires, ces attaques visant spécifiquement les chômeurs sont aussi une manœuvre politique destinée à montrer du doigt les chômeurs comme responsables des déficits des comptes publics. C’est tenter de diviser le monde du travail et de le pousser à se disputer des miettes toujours plus petites.

Si une partie de la classe des travailleurs est poussée hors de la production, tandis que l’autre s’épuise au travail, c’est la classe capitaliste qui en est responsable. Que les travailleurs, actifs, chômeurs ou retraités, en fassent les frais est scandaleux.

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