- Accueil
- Lutte ouvrière n°2984
- Alzheimer : course au profit et économies
Leur société
Alzheimer : course au profit et économies
La journée mondiale de lutte contre la maladie d’Alzheimer, le 21 septembre, a donné lieu à un déferlement de déclarations se félicitant de « tout ce qui est fait » en faveur des 1,4 million de malades estimés en France. La réalité est bien différente.
D’abord, tant pour les malades d’Alzheimer que pour ceux qui tombent dans la dépendance, le recours à des structures d’accueil et autres Ehpad relève d’un véritable parcours du combattant, doublé d’une véritable chasse au trésor tant les sommes exigées par les capitalistes de « l’or gris » sont exorbitantes.
Pour ce qui concerne les médicaments, peu de recherches sont mises en œuvre. Cependant, deux laboratoires, l’américain Biogen et le japonais Eisai, ont permis une avancée en mettant au point le Leqembi, qui permet de ralentir l’évolution de la maladie. Administré à son début, il réduit sensiblement l’évolution des déficits de la mémoire et offre donc un bénéfice pour ces malades et leur entourage.
L’utilisation de ce médicament a été validée dans plusieurs pays, notamment aux USA depuis deux ans, ainsi qu’au Japon, en Grande-Bretagne, au Canada, en Australie… Mais la Haute autorité de santé européenne a, dans un premier temps, fait obstacle à son introduction, en raison des effets secondaires importants auxquels le Leqembi expose. Puis, finalement, en avril, elle a donné le feu vert à son utilisation et plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, l’ont immédiatement mise en place. Mais, début septembre, la Haute autorité de santé française a pris la décision de ne pas le rembourser, ce qui revient à l’interdire puisque un an de traitement coûte 24 000 euros. Un prix exorbitant comme pour tous les médicaments dits innovants et ce pour le plus grand bonheur des « Big Pharma ».
La raison est que « cela nécessiterait des contrôles réguliers par IRM ou autres » déclare la HAS française. Et alors ? À l’heure où des découvertes permettent, enfin, d’entrevoir une toute petite lumière au bout du tunnel, on ne serait pas capable de mettre en place de tels contrôles ? La réalité est que cette société, qui n’a pour boussole que le profit, se moque aussi bien des malades et de leurs familles que des progrès possibles.