Ces revendications concernent l’ensemble du monde du travail. Et il est certain qu’il n’y a qu’en se battant ensemble, travailleurs du public et travailleurs du privé, tous secteurs confondus, qu’il sera possible d’imposer au patronat que tous les salaires augmentent massivement et suivent l’évolution des prix. Et seule la lutte de l’ensemble des travailleurs pourrait imposer l’interdiction des licenciements.

La mobilisation du 5 juin, en elle-même, ne suffira pas à faire peur au patronat et au gouvernement, mais l’initiative de la CGT pourrait être, dans de nombreuses entreprises, l’occasion pour les travailleurs combatifs de se mobiliser et, même s’ils sont minoritaires, de montrer à leurs camarades de travail que certains ne baissent pas la tête et se placent dans une perspective de lutte.

Mais en même temps, ceux qui suivent les interventions des dirigeants de la CGT savent que l’essentiel de leurs efforts ne vont pas dans cette direction. On entend bien plus souvent Sophie Binet et les dirigeants de la CGT parler d’une meilleure « politique industrielle » que les industriels et le gouvernement devraient appliquer. Les travailleurs n’ont pas à conseiller une « politique industrielle » au grand patronat ou au gouvernement, qui sont leurs ennemis avérés. Il y a deux camps aux intérêts inconciliables et ce sont ceux qui, au sein de la CGT ou non, défendent une perspective de lutte de classe qui ont raison.