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Dans les entreprises
Apprentissage : la galère pour les jeunes
De plus en plus de jeunes ont du mal à trouver une entreprise pour faire leur apprentissage.
Ils ont beau envoyer des centaines de lettres de candidatures, les quelques retours obtenus sont la plupart du temps négatifs.
Cette situation n’est pas nouvelle mais elle s’est particulièrement dégradée cette année. D’après certaines plateformes spécialisées dans les offres d’emplois, les propositions d’apprentissage auraient baissé de plus de 20 % par rapport à juillet 2024, alors que les candidatures ont bondi de 22 % dans le même temps. La cause en est la mauvaise volonté des patrons du fait d’une légère diminution des aides publiques qu’ils perçoivent pour embaucher un apprenti… et profiter de son travail !
En effet, depuis juillet 2025, les aides, qui s’élevaient à 6 000 euros la première année, sont descendues à 5 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés et à 2 000 euros pour les autres. Et, comble de l’horreur pour ces professionnels de l’assistanat étatique, les patrons doivent depuis cette année payer une taxe de 750 euros pour un apprenti ayant un niveau Bac +3.
Les dirigeants d’entreprise pleurent la bouche pleine car, depuis l’arrivée au pouvoir de Macron, le montant de ces aides a littéralement explosé pour atteindre 21 milliards d’euros en 2023. Les patrons se sont rués sur cette manne et le nombre d’apprentis est passé de 295 000 à 879 000 entre 2017 et 2023. « Le coût d’un apprenti est quasi nul la première année pour un employeur » a même déclaré une ancienne ministre du Travail en 2020.
Car être apprenti, c’est avant tout être payé une misère. La première année, un jeune de moins de 18 ans touche 27 % du smic, et à peine 50 % entre 21 et 25 ans. Tout cela alors que bien souvent, la formation n’est qu’un prétexte et qu’un apprenti effectue fréquemment le même travail que ses collègues en CDI.
Sans surprise, maintenant que l’apprentissage leur paraît moins intéressant financièrement, les patrons se tournent vers d’autres types de contrats aidés, l’intérim, le CDD, etc. Pour faire du profit quoi qu’il en coûte à toute la société, ils n’ont pas besoin d’apprentissage.