Après le 2 octobre : partager les efforts… ou faire payer les patrons !01/10/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/10/P3-1_Chamalows_syndicaux_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-20%2C0%2C971%2C536_crop_detail.jpg

Leur société

Après le 2 octobre : partager les efforts… ou faire payer les patrons !

Les dirigeants des confédérations syndicales, déçus par le silence de Lecornu, ont donc appelé à une nouvelle journée de grèves et de manifestations, jeudi 2 octobre.

Illustration - partager les efforts… ou faire payer les patrons !

Une partie toujours plus grande de la classe ouvrière s’enfonce dans la pauvreté, les fermetures d’usines se multiplient, la situation sociale se dégrade en même temps que les services publics, les préjugés réactionnaires empuantissent l’atmosphère. Et les bruits de bottes se font plus insistants. Mais les confédérations n’ont rien d’autre à avancer que des conseils de gestion au patronat et au gouvernement.

Marylise Léon, de la CFDT, demande simplement au Premier ministre de bien vouloir « répartir équitablement les efforts » car les travailleurs « refusent d’être les seuls à faire des sacrifices ». Sophie Binet, de la CGT, se veut plus radicale, elle ne rencontrera à nouveau Lecornu qu’après la journée du 2 octobre et sur la base d’un « rapport de force ». Mais sans autre exigence que le vote d’un « bon » budget.

Ni le communiqué de l’intersyndicale, ni l’appel commun au 2 octobre, ni même les interventions publiques des deux dirigeantes ne mentionnent les revendications essentielles des travailleurs : l’augmentation immédiate des salaires, pensions et allocations, et leur indexation sur le coût de la vie ; l’interdiction des licenciements et l’embauche massive dans les services publics utiles à la population comme dans les usines où l’on crève au travail.

De plus, les directions syndicales mentent aux travailleurs. La CFDT accepte d’avance de nouveaux reculs et semble compter sur la bonne volonté patronale. La CGT prétend que « jamais le rapport de force n’a été aussi favorable » … parce que les syndicats sont unis et que le gouvernement est faible. Mais elles ne disent rien du rapport de force réel, c’est-à-dire social, entre les capitalistes et les travailleurs. Elles ne disent pas que le patronat se battra bec et ongles pour maintenir ses profits face à la concurrence, qu’il ne peut le faire qu’en étranglant les travailleurs, qu’il sera en cela soutenu par l’État et tous les partis politiques à son service. Les revendications vitales des travailleurs ne pourront donc être arrachées que par un combat général, une explosion puissante comme en juin 1936 ou en mai 1968, menaçant de fait tout l’ordre social.

Les confédérations syndicales programment certes des journées comme celle du 2 octobre, pour rappeler au gouvernement qu’il convient de compter avec elles. Mais les travailleurs doivent les utiliser pour se préparer aux combats qui sont devant eux, combats qui se feront sans, et même très probablement contre, les directions syndicales.

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