De nouvelles installations et de nouveaux procédés industriels utilisant le gaz naturel, puis de l’hydrogène, devaient permettre de remplacer les hauts-fourneaux qui fonctionnent au charbon.

Depuis trois ans, la direction a beaucoup communiqué dans toute la ville de Dunkerque pour vanter son « acier vert ». La communauté urbaine de Dunkerque s’est faite le relais de cette communication patronale, notamment en incitant les jeunes à se tourner vers les métiers de l’industrie et de la transition énergétique qu’ArcelorMittal est censé incarner. Pour cette prétendue décarbonation, l’État s’est engagé à verser 850 millions d’euros sur un investissement total estimé à 1,8 milliard d’euros. Quant à EDF, elle a signé un engagement avec l’usine de Dunkerque pour la fourniture d’électricité, à un tarif resté secret.

Fin juillet, la direction de l’usine a pourtant annoncé qu’elle renonçait à la décarbonation du site, comme elle y avait déjà renoncé pour des sites sidérurgiques en Allemagne. Car, pour elle, produire de l’acier sans charbon n’est pas rentable.

Le groupe préfère produire comme avant, d’autant plus qu’il possède ses propres mines de charbon pour alimenter ses hauts-fourneaux. Produire de l’acier « vert » nécessiterait la construction d’une nouvelle usine et le développement de nouvelles filières industrielles, notamment la production d’hydrogène en grande quantité. En revanche, même si l’usine de Dunkerque est vieillissante, elle produit toujours de l’or pour les actionnaires, et c’est la seule chose qui compte pour eux. Les conséquences pour l’humanité, la planète et les travailleurs passent bien après.