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- Lutte ouvrière n°2978
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Leur société
Arrêtés anti-mendicité : cachez ces pauvres...
Depuis 2023, dans au moins quatorze villes, des arrêtés municipaux contre « les troubles à l’ordre public » interdisent la présence dans les centres-villes des personnes sans-domicile.
À Nevers, le maire Renaissance Denis Thuriot a emboîté le pas, se permettant d’ajouter qu’« au 21e siècle, les gens qui sont dehors le veulent ».
Ce maire est fort pour insulter les sans-abri, mais incapable de régler les problèmes. À Nevers, selon les décomptes, 40 à 60 personnes sont à la rue. Trouver des logements pour tous ne semble pas insurmontable. Mais le maire préfère les mesures de rétorsion qui auréolent sa politique de fermeté : contrôles policiers, interdiction de rester en position assise ou allongée, menace de fourrière pour les chiens.
En France, les associations estiment que le nombre de personnes à la rue a plus que doublé entre 2010 et 2023, passant de 141 500 à 333 000. À Nevers, 23 % des habitants vivent avec moins de 1 216 euros par mois, sous le seuil de pauvreté ; la faute aux bas salaires et au chômage. Et il n’y a pas loin de la pauvreté à la rue.
L’arrêté de Nevers, contesté par la Ligue des droits de l’homme, a été confirmé par la justice.
Dans cette société, où seuls comptent les intérêts des plus riches, l’ordre public se fait contre les pauvres.