Arrêts maladie : le gouvernement nuit à la santé03/09/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/09/une_2979-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Arrêts maladie : le gouvernement nuit à la santé

Dans sa volonté de récupérer des milliards d’euros aux dépens des travailleurs, le gouvernement a annoncé, le 25 août, un plan de 5,5 milliards d’euros d’économies dans la santé.

Dans ce plan, le plafond des franchises médicales doublerait, passant de 50 à 100 euros par assuré, la prise en charge des affections longue durée serait limitée, des emplois dans les hôpitaux seraient supprimés. En outre le droit des salariés aux arrêts maladie serait limité.

Ainsi le nombre de jours non remboursés serait augmenté et une campagne dénonçant l’« explosion des arrêts maladie » a été lancée. Elle vise les salariés accusés de frauder et les médecins qui leur prescrivent les arrêts.

Au 1er septembre, l’Assurance maladie met ainsi sous surveillance 500 médecins, accusés d’être trop généreux dans leur délivrance d’arrêts maladie et les obligeant à réduire leur prescription de 20 à 30 %. En cas de refus de ce « contrat d’objectif » – ce que préconisent les syndicats de médecins – les prescriptions d’arrêts seront soumises à l’accord préalable de l’Assurance maladie.

En réalité, si le montant des indemnités journalières progresse, selon les chiffres du gouvernement, cela s’explique en grande partie par l’augmentation de la population active et son vieillissement, en particulier par le recul de l’âge de départ en retraite. Et les médecins constatent aussi chez leurs patients les conséquences de la dégradation des conditions de travail.

Ainsi, le président du syndicat de médecins MG de Moselle dénonce : « Pourquoi cible-t-on les prescripteurs et non pas les responsables qui conduisent à un arrêt de travail, je pense à certaines entreprises où les conditions de travail sont vraiment dégradées et/ou le management est parfois brutal. C’est dans cette direction que les autorités devraient aussi regarder. » Une porte-parole du collectif Médecins pour demain en Lorraine confirme : « Nous avons des patients qui se présentent avec des pathologies de plus en plus lourdes, nous avons beaucoup de troubles musculosquelettiques, nous avons beaucoup de troubles psychologiques, donc il faut pouvoir gérer tout cela correctement. »

Non seulement le gouvernement refuse de reconnaître la responsabilité patronale, mais Bayrou a confirmé qu’il ne reviendra pas sur les milliards d’exonérations de cotisations maladie dont ceux-ci bénéficient. La santé des profits passe avant celle des travailleurs.

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