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- Lutte ouvrière n°2977
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Dans les entreprises
Ascometal–Hagondange : interdire tout licenciement !
Le 11 août dernier, le tribunal de commerce de Strasbourg a prononcé le redressement judiciaire du groupe Ascometal, tout juste un an après sa reprise par un fonds d’investissement financier, Greybull capital.
Greybull avait promis d’apporter 90 millions d’euros, il n’en a pas mis plus de 1,5 million et laisse tomber le groupe car la rentabilité d’Ascometal, rebaptisé à l’époque Novasco, n’est pas ce qu’il en espérait. L’État, lui, avait versé 85 millions à l’entreprise.
Un an après, Greybull met la clef sous la porte. Aucun représentant de l’actionnaire n’était présent à l’audience du tribunal de commerce du 11 août. Absent, le président de Novasco, Roland Junck, ex- directeur général d’ArcelorMittal, ex-président de British Steel et d’Ascoval, souffrait d’une entorse ! Et pourtant le tribunal est équipé d’un accès PMR. Mais cela montre à quel point financiers, actionnaires et dirigeants d’entreprise se sentent intouchables. Ils empochent l’argent public et ne veulent rendre de comptes à personne.
Les repreneurs intéressés par Ascometal ont jusqu’au 5 septembre pour déposer une offre. Et le 25 septembre, le tribunal décidera de l’avenir du groupe. Trois petits sites intéresseraient des repreneurs, mais l’usine d’Hagondange, le plus gros avec 450 salariés, n’intéresse plus aucun repreneur.
À Hagondange, les militants syndicaux bloquent les stocks depuis juillet. Les travailleurs sont en congé, et la reprise du travail aura lieu le 25 août. Les syndicats appellent ce jour-là à une assemblée générale dans l’usine. Avant les congés, l’état d’esprit était à l’écœurement, car c’est le quatrième redressement judiciaire en dix ans et, à chaque fois, des requins de la finance se sont servis, puis ont laissé tomber. Depuis, l’état de l’usine s’est dégradé, les conditions de travail ont empiré. Un très grave accident de travail a eu lieu en novembre dernier. Une poche d’acier en fusion s’est déversée dans l’usine. Trois ouvriers présents ont été brûlés, dont un travailleur intérimaire qui garde des séquelles importantes.
Ascometal à Hagondange est une des dernières usines sidérurgiques de Lorraine. De nationalisation en privatisation, les usines ont fermé, les emplois ont été supprimés. Interdire les licenciements et prendre sur les fortunes accumulées par les différents actionnaires pour maintenir les salaires de tous est la seule façon d’empêcher que de nouveaux chômeurs viennent grossir les rangs de France Travail.