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- Lutte ouvrière n°2985
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Leur société
Associations : indispensables… et sacrifiées
À l’appel du « Mouvement associatif », qui représente 700 000 associations, des manifestations ont eu lieu samedi 11 octobre dans plus de 70 villes. « Ça ne tient plus », résumait leur slogan.
En effet, beaucoup ont de plus en plus de difficultés à boucler le budget leur permettant d’exercer leur mission.
Les associations doivent faire face, d’une part, à l’inflation galopante des prix de l’énergie ou du loyer des locaux, de l’autre, à la baisse des subventions venant des pouvoirs publics, passées en vingt ans de 34 % à 20 % de leur financement. Un tiers d’entre elles n’ont plus que trois mois de réserves pour payer leurs salariés, autant ont été obligées de baisser leur activité, et 500 ont cette année mis la clé sous la porte. De plus en plus, elles doivent avoir recours aux dons pour subsister, et même si la générosité de la population n’a pas diminué, le montant reçu ne suit pas l’inflation.
Le désengagement des pouvoirs publics, État ou communes, est d’autant plus inquiétant que, quelle que soit leur nature ou leur fonction, les associations à but non lucratif jouent un rôle indispensable dans la société. Elles sont 1,4 million en France, de la petite « assos » de village aux Restos du cœur, regroupent 20 millions de bénévoles et 11 % de salariés de l’emploi privé. Et il est heureux que ces associations existent pour pallier les démissions de l’appareil d’État dans le domaine du social, qui se désintéresse de la population la plus fragile et détourne l’argent public vers les plus riches.
Sans ces multiples associations, il n’y aurait rien pour offrir aux jeunes de milieu modeste des activités sportives, périscolaires ou culturelles, que les familles n’ont pas les moyens de payer. Rien non plus pour venir en aide aux pauvres et aux plus faibles, à commencer par leur offrir de la nourriture, ou dans la lutte pour leurs droits au logement et contre les exclusions.
Dans les hautes sphères, ce n’est pas le souci du bien-être des habitants qui domine. Mais le fait qu’il y ait tant d’associations et tant de bénévoles pour les faire vivre contre vents et marées montre que, dans une grande partie de la population, la solidarité existe, aides de l’État ou pas.