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- Lutte ouvrière n°2970
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Leur société
Assurance maladie : le capitalisme nuit à la santé
Le gouvernement veut diminuer de plus de 1,7 milliard d’euros en 2026 les dépenses de l’Assurance maladie, quitte à dégrader encore plus la santé de la population. Comme justificatif, il ressort le prétexte d’un déficit plus important que prévu de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM).
Il s’agirait d’imposer une diminution de dépenses de 700 millions d’euros dans les hôpitaux, de 500 millions sur les médicaments, et une économie de 100 millions sur les indemnités journalières versées aux salariés en cas d’arrêt maladie. Ainsi que le report au 1er janvier 2026 des hausses tarifaires pour les kinésithérapeutes, les médecins, etc.
C’est d’autant plus révoltant que le secteur de la santé est déjà défaillant aujourd’hui, du fait des multiples coupes budgétaires décidées par tous les gouvernements précédents. Ainsi, les Urgences craquent de partout, les Ehpad ressemblent de plus en plus à des mouroirs. Dans les hôpitaux, de plus en plus de lits sont fermés faute de soignants. Les déserts médicaux sont en passe de devenir la norme à la campagne et dans les quartiers ouvriers. De plus en plus de travailleurs renoncent à se soigner du fait des déremboursements.
Pour faire passer cette nouvelle attaque, une campagne médiatique tente de persuader la population que ce déficit serait dû aux travailleurs qui fraudent, abusent des médicaments et se mettent en arrêt maladie pour un rien. C’est un mensonge grossier pour cacher la responsabilité totale des capitalistes. Si le nombre des arrêts maladie augmente, c’est tout d’abord parce que bien des travailleurs sont sous la pression des patrons pour travailler plus vite, plus longtemps, dans le bruit et la poussière, en contact avec des substances dangereuses, avec du matériel souvent défectueux. L’augmentation de l’âge de départ à la retraite y contribue aussi.
En revanche, moins de bruit est fait autour des trusts pharmaceutiques qui augmentent les prix des médicaments et plus généralement du matériel de soins. Leur priorité, qui est de soigner leurs profits, est respectée.
En plus, en licenciant à tour de bras et en gelant les salaires, le grand patronat diminue les recettes de la CPAM, qui est financée essentiellement par les prélèvements sur les salaires. Les patrons, eux, continuent à bénéficier d’importants dégrèvements de cotisations sociales : près de 80 milliards d’euros par an !
Ce n’est pas la santé qui coûte cher, c’est le profit capitaliste !