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Autoliv – Chiré-en-Montreuil : fermeture pour cause de profits
L’entreprise Autoliv-Isodelta, située dans la Vienne, fermera ses ateliers fin septembre, liquidant les derniers emplois de production. Après avoir compté jusqu’à 1 300 travailleurs il y a vingt ans, c’est l’épilogue d’une course aux profits incessante, ponctuée de vagues de licenciements.
L’usine poitevine, qui fabrique des volants pour l’industrie automobile, a connu de multiples plans de suppressions d’emplois, des transferts de matériel de fonderie et de productions vers la Roumanie et la Tunisie. La fermeture du site correspond à un plan de 8 000 licenciements planifiés à travers l’Europe. Cette multinationale, qui produit, outre des volants, des airbags et des ceintures de sécurité, ayant affiché près de deux milliards de dollars de bénéfices pour les seules quatre dernières années. Ses actionnaires se sont grassement rémunérés en dividendes et rachats d’actions. Ainsi, pour l’exercice 2024, ils ont perçu 771 millions de dollars : la totalité des 648 millions bénéfices et e reste puisé dans la trésorerie. Pas moins de 2,5 milliards de dollars en rachats d’actions sont prévus pour les cinq prochaines années. Simultanément, dans le dernier rapport financier trimestriel, le PDG du groupe se félicitait de la baisse des effectifs de 6 % au niveau mondial et de la hausse de 3 % des ventes. En clair, l’exploitation s’accroît : il y a moins de travailleurs pour faire plus de production.
Cerise sur le gâteau, l’usine de Chiré percevait chaque année le CICE (crédit impôt compétitivité emploi) initié par le gouvernement Hollande. Quant au financement de l’arrivée du gaz naturel pour les fours de fonderie et des travaux d’infrastructure routière facilitant le trafic des camions, il a été voté sur l’initiative de la majorité de droite départementale, à l’unanimité des conseillers, toutes étiquettes politiques confondues.
Comme le montre le plan de licenciements actuel, les actionnaires ne demandent qu’à continuer dans la même voie profitable. Contrairement à eux, les travailleurs du site ne se sont pas enrichis de leur travail, la direction arguant chaque année de prétendus déficits pour ne concéder que le minimum d’augmentations salariales. Le syndicat majoritaire, la CFDT, a systématiquement accompagné les attaques de la direction en faisant même reprendre le travail après l’annonce d’un plan de 225 suppressions de poste en 2015. S’il reste encore une trentaine de salariés dans les bureaux d’études, ils se font peu d’illusion sur le sort qui les attend à terme.
Les licencieurs n’hésitent pas à pousser ces travailleurs vers le chômage, la précarité, la misère, pour accroître leurs profits. Et ils ont le soutien des partis gouvernementaux et de l’argent public.