- Accueil
- Lutte ouvrière n°2966
- Autoroute A69 : un tribunal ? quel tribunal ?
Leur société
Autoroute A69 : un tribunal ? quel tribunal ?
Alors que le tribunal administratif de Toulouse avait le 27 février annulé l’arrêté préfectoral autorisant le projet d’autoroute A69, la cour administrative d’appel de Toulouse a accordé le « sursis à exécution » demandé par l’État et le concessionnaire Atosca, qui permet de poursuivre les travaux.
Le premier tribunal avait tranché pour l’arrêt de travaux, qui n’avaient pas de raison impérative d’intérêt public majeur (RIJPM). Effectivement, cette portion d’autoroute devant relier Toulouse et Castres sur 53 kilomètres ne faisait que doubler une nationale, détruisant au passage une partie de la végétation, pour un gain de temps de seulement 20 minutes.
Mais, pour les dirigeants d’entreprises locales, à commencer par le groupe pharmaceutique Pierre Fabre, qui ont investi dans ce projet qu’ils ont qualifié d’indispensable, et les notables et les politiciens qui s’aplatissent devant eux, il n’est pas question d’accepter un jugement qui leur soit défavorable. Ils ont trouvé la solution : s’adresser à la cour d’appel, qu’ils jugent plus souple, afin qu’elle s’asseoie sur le précédent jugement. Et, effectivement, cette dernière a trouvé que l’avancée des travaux justifiait qu’ils soient poursuivis jusqu’au bout.
Il ne manquait plus à ce feuilleton qu’un dernier épisode : le 2 juin, une motion de rejet préalable votée à l’Assemblée nationale devrait permettre d’éviter toute remise en cause de cette autoroute A69 et de poursuivre les travaux… Et voilà, le tour est joué ! La loi ? quelle loi ? Ces grandes fortunes et leurs valets locaux qui arrosent la population de leurs leçons de morale n’en ont que faire. Seuls comptent leurs caprices de riches, quitte à balayer les opinions et le mode de vie des habitants d’une région.