Avec ou sans référendum : refuser la potion amère !06/05/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/05/P3-2_Budget_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C492_crop_detail.jpg

Leur société

Avec ou sans référendum : refuser la potion amère !

Bayrou, Premier ministre sans majorité et de plus en plus démonétisé, a déclenché la polémique en proposant d’organiser un référendum sur le prochain budget de l’État.

Illustration - refuser la potion amère !

Il cherche les voies et les moyens pour faire cautionner par la population sa politique d’austérité.

Qu’ils soient dans l’opposition, comme le RN ou la gauche, ou supposés être dans la majorité, comme LR ou les macronistes, tous les partis ont renvoyé Bayrou et son référendum dans les cordes. Ils se chamaillent sur la méthode car ils sont rivaux. Mais, sur le fond, tous cherchent le moyen de réduire le déficit de l’État sans réduire la manne financière qui revient, sous une forme ou sous une autre, à la grande bourgeoisie.

Pour économiser 40 milliards d’euros dans le budget 2026, certains députés envisagent de supprimer un abattement fiscal bénéficiant aux retraités ou de rétablir la taxe d’habitation ; d’autres, ou les mêmes, veulent amputer le budget des collectivités locales ou celui de la Sécurité sociale. Pour ménager leurs électeurs, dans une période où une nouvelle dissolution est possible, ils s’opposent à telle ou telle mesure, prétendant défendre qui les retraités, qui les locataires, qui les petits propriétaires ou qui les pêcheurs à la ligne.

En fait, tous ces représentants politiques, ou presque, sont d’accord pour maintenir les exonérations et les aides aux entreprises au nom de la défense de l’industrie française. Bon an mal an, quelque 200 milliards d’euros leur sont ainsi distribués. Quant au budget de l’armée, 50 milliards d’euros en 2025, déficit public ou pas, Macron veut le porter à 100 milliards d’ici 2030. Tous les partis de gouvernement considèrent que ces sommes-là sont intouchables, tout comme les 130 milliards de bénéfices nets, après impôts, des entreprises du CAC 40 l’an dernier.

Ces budgets et ces coffres-là étant sacrés, ministres et députés n’ont d’autres choix que de réduire les budgets des hôpitaux, de dérembourser des soins, de couper les vivres aux collectivités locales qui ne pourront plus réparer les ponts et les routes, chauffer et entretenir les piscines, les écoles ou les médiathèques, construire et faire fonctionner des crèches ou des Ehpad publics. Sous une forme ou sous une autre, le gouvernement veut faire supporter la totalité des économies budgétaires aux classes populaires et aux travailleurs.

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