Un accord de défense aérienne entre les deux États avait été signé en 2017, donnant alors naissance au programme SCAF (Système aérien de combat du futur), pour créer un avion de combat de 6^e génération ultramoderne, accompagné de drones, muni de techniques de pointe et s’appuyant sur l’intelligence artificielle. L’accord a été élargi l’année suivante avec l’intégration de l’Espagne, tout en reposant d’un point de vue technique et financier sur les deux mastodontes que sont Dassault pour la France et Airbus pour l’Allemagne.

En 2020, un premier contrat de 155 millions d’euros avait désigné Dassault comme maître d’œuvre, bénéficiant de ce fait à ses partenaires Safran, Thales, etc. À la fin de cette année doit s’ouvrir la phase 2 du projet, permettant de lancer la construction d’un prototype. Cette fois, ce ne sont plus des millions mais 100 milliards d’euros, pactole que les deux constructeurs se disputent. Du fait du combat des chefs et du chantage qu’ils exercent, le projet est actuellement au point mort. Airbus, soutenu par la partie espagnole, menace de quitter Dassault pour intégrer d’autres partenaires suédois ou britanniques, tandis que Dassault se présente comme étant le « meilleur athlète » et se dit prêt à poursuivre seul le projet avec ses partenaires français, son PDG Trappier revendiquant même en toute modestie d’avoir 80 % du chantier.

On en arrive donc à la phase finale des négociations entre les États français et allemand, pour savoir qui décrochera la plus grosse part du gâteau. Celui-ci est payé par la population, comme c’est le cas en France depuis cinquante ans pour le Rafale, et depuis cinq ans dans les trois pays associés pour ce projet d’une machine à tuer ultra- perfectionnée.