Renault a réduit la production du Master à l’usine Sovab de Batilly. Du coup, le sous-traitant Baomarc situé à quelques kilomètres, à Argancy en Moselle, menaçait de fermer ses portes. Baomarc fabrique des éléments de châssis pour le Master dont la fabrication a été revue à la baisse par Renault qui, de son côté, a licencié 700 intérimaires en février, tandis que Baomarc renvoyait une soixantaine d’intérimaires.

Mardi 3 juin, les travailleurs de Baomarc ont massivement cessé de travailler. La Sovab a d’abord annoncé du chômage, puis que Renault avait accepté de renflouer la trésorerie de Baomarc, qui lui-même doit de l’argent à ses fournisseurs. À condition que le travail reprenne, la direction acceptait de payer les heures de grève.

Cela a été ressenti comme un succès par les grévistes de Baomarc qui refusaient d’être les sacrifiés des multinationales. Ils ont repris le travail le 4 juin. Des travailleurs de la Sovab disaient qu’ils avaient eu bien raison et qu’ils auraient dû en faire autant.

D’autant que les deux groupes ne sont pas des petits épiciers en difficulté ! Baomarc a pour actionnaire Baowu, le numéro un mondial de l’acier. Les deux ont reçu des aides publiques, les deux font du profit.