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Leur société
Bayrou : le voleur et les quarante milliards
Le 27 mai, dans une interview, le Premier ministre, au nom du « retour à l’équilibre des finances publiques » en trois ou quatre ans, a annoncé que quarante milliards d’euros d’économies sont au programme du budget 2026.

Bayrou veut présenter aux travailleurs la note d’une dette qui n’est pas la leur. Il justifie ses futures attaques, qu’il appelle pudiquement des « efforts », par le déficit du budget de l’État, qui s’aggrave. Le poste de dépenses qui augmente le plus est le remboursement de la dette publique, dit « service » de la dette, passé de 30 milliards d’euros en 2020 à 59 milliards en 2024. Des économistes craignent un emballement supplémentaire du fait de la montée des taux d’intérêt, c’est-à-dire des exigences des créanciers.
Mais qui sont-ils, ces créanciers, et qu’est-ce qui a alimenté cette dette, qui s’élevait à 3 300 milliards d’euros fin 2024, en cumulant les emprunts des différentes administrations publiques ? La réponse tient en un mot : le capital. Ce sont en effet des capitalistes qui prêtent à l’État, ainsi qu’aux hôpitaux, aux collectivités locales, à l’Assurance maladie. Dans la foulée de la crise des subprimes de 2008, résultat de la politique des banques, l’État a arrosé celles-ci de centaines de milliards d’euros pour les sauver de la faillite. La dette publique a ainsi fait un bond de 500 milliards d’euros entre 2007 et 2011. Pour trouver cet argent, l’État a emprunté, parfois auprès des mêmes banques ! Et depuis, elles s’enrichissent avec les intérêts d’une dette qui a servi à les sauver. Lors de la pandémie de 2020, Macron a récidivé avec son « quoi qu’il en coûte », qui fut une aubaine pour le patronat. À chaque fois, les dirigeants ont prétendu qu’il s’agissait de l’intérêt général. Mais la dette a beau être qualifiée de « publique » pour dire que ce serait celle de toute la population, elle est bien celle des capitalistes.
Bayrou a également affirmé, sans sourciller, non seulement que « tout le monde » payerait, mais que ce serait de façon « la plus juste possible ». Le prétendre est un peu gros, mais fait partie du métier d’un vieux politicien comme lui. Macron, de son côté, avait laissé entendre quelques jours plus tôt qu’il envisageait une augmentation de la TVA, avec l’argument, tout aussi grossier, que les consommateurs plus riches paieraient plus. En réalité, la TVA est un impôt injuste car il n’est pas progressif et, comme tous les impôts, il est une façon de prendre dans les poches des classes populaires pour alimenter les coffres- forts des possédants.
Les travailleurs n’ont aucune raison d’accepter le racket de Bayrou et Macron.