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Leur société
Bernard Arnault : le poids des milliards
Bernard Arnault, PDG de LVMH, première fortune de France et une des plus grandes dans le monde, a été auditionné mercredi 21 mai par une commission sénatoriale, qui enquête sur les aides publiques versées aux grandes entreprises.

Arnault a commencé par attaquer Fabien Gay, rapporteur communiste de la commission sénatoriale et directeur du journal L’Humanité. La une de ce quotidien titrait le jour de l’audition sur les suppressions d’emplois dans le luxe, dont 1 200 chez Moët Hennessy, la filiale Vins et spiritueux du groupe LVMH. Il a prétendu que le titre était mensonger, car ce ne serait pas des licenciements, mais des départs non remplacés. Comme si ce n’était pas pour autant des emplois en moins pour ceux qui en cherchent.
Mais pour Bernard Arnault, l’État n’a rien à dire sur les suppressions d’emplois, et il doit se contenter de remercier LVMH d’embaucher des dizaines de milliers de personnes en France, comme s’il leur faisait un cadeau. Il s’est aussi vanté d’être à la tête du groupe qui paye le plus d’impôts en France, 15 milliards en dix ans. Mais cela ne représente qu’une goutte d’eau pour ce groupe qui a fait 85 milliards de chiffre d’affaires et autour de 13 milliards de bénéfices en 2024, en exploitant ces dizaines de milliers de salariés.
Réagissant à la demande d’Emmanuel Macron aux chefs d’entreprises de faire preuve de patriotisme en suspendant leurs investissements aux États-Unis, Arnault a aussi déclaré : « Chaque fois que l’État se mêle des affaires privées, cela conduit à la catastrophe ».
Pour Bernard Arnault, les patrons investissent où ils veulent, embauchent ou licencient s’ils veulent, sans que l’État ait son mot à dire. En revanche, il trouve tout à fait normal que l’argent public revienne dans ses poches sous forme de subventions et aides diverses.
Une façon de rappeler aux sénateurs qui décide dans la société capitaliste… et qui obéit.