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Leur société
Bolloré : par ici l’argent public !
La Ville de Paris et plusieurs dizaines de communes de sa banlieue vont verser 75 millions d’euros à l’une des plus grandes entreprises françaises, le groupe Bolloré, suite à un jugement de la cour d’appel administrative de Paris datant de février.
Les communes viennent de renoncer à contester devant le Conseil d’État ce jugement à propos du service d’autopartage Autolib.
Pouvoir disposer dans l’agglomération parisienne de petites voitures en libre-service, moyennant un coût modique pour l’usager, était certainement une idée intéressante. Mais plutôt que de la mettre en œuvre via un service municipal, la Ville de Paris (alors dirigée par le PS, allié aux Verts, au PCF et au Parti de gauche ancêtre de LFI), suivie par une centaine d’autres, en a fait en 2011 un contrat prévoyant des bénéfices pour la société privée qui remporterait l’appel d’offre. Le groupe Bolloré fut choisi pour douze ans.
Or, à mi-parcours du contrat, il devenait évident que les pertes financières liées à la sous-utilisation de 3 900 véhicules, pas toujours bien entretenus par Bolloré, étaient très importantes. Ce dispositif étant en grande partie à la charge des 102 communes sur lesquelles étaient localisées les 1 100 stations, Paris et d’autres villes rompirent le contrat en 2018. Depuis, c’est devant les tribunaux que s’est jouée la répartition des pertes financières.
Sans surprise la justice a condamné les communes à verser 75 millions d’euros à Bolloré, puisque le contrat qu’elles lui avaient offert lui garantissait des bénéfices quoi qu’il arrive. Par définition, un contrat de délégation de service public doit être rentable… pour les capitalistes qui le signent.