Une brochette de ministres, de l’Intérieur (Retailleau) à l’Éducation (Borne), en passant par l’Écologie (Panier Runacher) et la Santé (Wautrin), ont tenu le 29 juin une conférence de presse pour rappeler les précautions à prendre – boire de l’eau ! – et promouvoir leur « Plan d’adaptation au changement climatique ».

Depuis la canicule catastrophique de 2003 et ses 15 000 morts, l’information aux personnes vulnérables et un certain nombre d’actions préventives ont été mises en place. Mais que dire de la réalité ? Du côté de la santé, dans une interview récente, le médecin urgentiste Christophe Prudhomme rappelle qu’on trouve des chambres d’hôpital exposées en plein soleil où il fait 35 degrés ; qu’aux Urgences, faute de personnel, la crise est permanente et le risque d’une surmortalité est prévisible pour des patients restés sur des brancards. On ne peut pas exiger, conclut-il, des milliards d’économies sur la santé et éviter la catastrophe.

Quant au « décret relatif à la protection des travailleurs contre les risques liés à la chaleur » applicable dès le 1^er juillet, il demande aux employeurs de prendre des mesures de prévention en cas de chaleur intense : réaménager le lieu de travail, le temps de travail et même le poste de travail des salariés les plus vulnérables, ajouter des pauses, modifier le planning des travaux, fournir de l’eau en permanence, etc.

Tout cela est laissé au bon vouloir des employeurs. Et on imagine mal les entreprises en général, et en particulier celles du BTP, de l’agroalimentaire ou de l’agriculture, se conformer à ces conseils, même si certaines appliquent quelques mesures déjà incluses dans le code du travail quand cela les arrange ou quand les travailleurs les y obligent.

Alors les discours gouvernementaux ne feront pas baisser les températures !