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Leur société
Borne : quota pour le communiqué
Le 7 mai, la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, a lancé un plan Filles et maths.
Elle prétend atteindre 20 % de filles dans les filières scientifiques du supérieur, et 50 % dans la spécialité « mathématiques » en terminale, en 2030.
Borne n’a annoncé quasiment aucune mesure concrète pour lutter contre les inégalités qu’elle dénonce. Les annonces ont l’immense avantage de ne coûter qu’un peu de salive. En 1983 déjà, le ministère annonçait sa volonté d’atteindre une proportion de 30 % de filles dans les filières formant des ingénieurs. Plus de quarante ans plus tard, certaines classes préparatoires scientifiques comptent à peine 10 % de filles.
On est bien loin du mythe d’une école républicaine qui comblerait les inégalités sociales et offrirait les mêmes chances à chacun. En Seine-Saint-Denis, un des départements les plus pauvres de France, le non-remplacement des enseignants fait perdre aux enfants près d’une année de cours cumulée sur l’ensemble de leur parcours scolaire.
Les familles les plus aisées peuvent aisément pallier les carences de l’Éducation nationale, mais ce n’est pas le cas dans les milieux populaires. L’école ne fait en réalité que reproduire les inégalités sociales et, parmi celles-ci, les inégalités entre les hommes et les femmes.
Borne peut bien faire des déclarations et mettre en avant des pourcentages censés constituer des « objectifs cibles » qui n’auraient rien d’obligatoire. En définitive, la seule obligation que se fixe la ministre, c’est de faire parler d’elle. Ce sera sûrement le seul effet de son plan.