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- Lutte ouvrière n°2984
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Leur société
Budget : pour financer quoi ?
Y aura-t-il un budget cette année, et lequel ? La question taraude les milieux patronaux, habitués à vivre sous perfusion d’argent public.

Le président du Medef, Patrick Martin, qualifie les péripéties politiques actuelles de « débat hors sol » et chiffre d’emblée leur coût à neuf milliards d’euros de PIB. L’U2P, un syndicat patronal représentant les petites entreprises, déclare pour sa part dans un communiqué : « Les intérêts des politiciens ont de nouveau pris le dessus sur l’intérêt général du pays », et demande à Emmanuel Macron et au Parlement de « sortir de l’impasse actuelle et de donner un budget à la France ».
Le patronat est clairement fâché contre ceux qui sont censés servir ses intérêts à la tête de l’État et qui ont réussi à gripper la machine. Il se plaint de l’incertitude engendrée par leurs querelles. La surtaxe d’impôt sur les grandes entreprises sera-t-elle reconduite ? Les primes à l’embauche des apprentis réduites en 2025 reviendront-elles à ce qu’elles étaient auparavant ? Quelles exonérations de cotisations sociales seront appliquées ? Autant de questions qui obsèdent les chefs d’entreprise et qu’ils couvrent du voile d’un prétendu intérêt du pays. Elles se résument en fait à une seule : va-t-il enfin sortir de tout l’imbroglio politicien un gouvernement capable de faire payer la population ?
Un budget, il en faudrait certes un, mais pas celui qui finira, d’une manière ou d’une autre, par sortir de la machinerie institutionnelle élaborée à cet effet. Il devrait se fixer l’objectif de reconstruire le système de santé afin que les malades n’attendent plus interminablement sur un brancard aux urgences et que les délais d’attente pour un rendez-vous médical ne dissuadent plus une partie de la population de se soigner. Il devrait prévoir que dans les établissements scolaires les élèves puissent trouver réellement un enseignant devant eux toute l’année et étudier dans des classes non surchargées. Quant à la dette contractée dans le seul intérêt des capitalistes, ce budget leur imposerait de la payer sur leurs profits. Autrement dit, il prévoirait les financements nécessaires pour satisfaire les besoins de la grande majorité de la population.
Ce n’est certes pas du gouvernement bourgeois qui sortira des combines actuelles qu’il faut attendre un tel budget. Il faudra pour cela un gouvernement des travailleurs.