- Accueil
- Lutte ouvrière n°2970
- Budget : tout le monde paiera… sauf les riches
Leur société
Budget : tout le monde paiera… sauf les riches
Le gouvernement martèle qu’il doit trouver 40 milliards supplémentaires pour boucler le budget. Les 500 premières fortunes françaises, qui se partagent 1 228 milliards d’euros, ont vu leurs avoirs multipliés par deux depuis huit ans.

Mais Lombard, le ministre de l’Économie, dans une interview du 29 juin au journal La Tribune, a rassuré les milliardaires.
Non seulement ces super-riches seront épargnés de toute nouvelle taxe, mais le ministre va même leur en supprimer. Ainsi, le pacte Dutreil, une des niches fiscales préférées des riches, permet aux actionnaires de transmettre leurs capitaux à leur progéniture, quasiment en franchise d’impôt. Son coût était évalué à 800 millions d’euros dans le précédent budget, chiffre totalement sous-évalué, puisque la Cour des comptes va prochainement publier un rapport l’évaluant à quatre milliards par an. Mais Lombard a écarté toute suppression ou modification de ce pacte en indiquant : « Si cette dépense fiscale augmente, c’est parce que ce pacte d’actionnaires joue son rôle, qui est de faciliter la transmission des entreprises familiales et de conserver un actionnariat français à nos PME et ETI » (entreprises de taille intermédiaire). En clair, il ne suffit pas aux capitalistes d’être des héritiers, il faut en plus que l’État les subventionne pour cela, au nom évidemment de l’avenir de l’économie.
Le ministre a évacué de la même manière tout rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) supprimé par Macron. Quant à l’impôt sur les sociétés, son taux normal est déjà passé de 33,33 % à 25 % entre 2017 et 2022. En principe, les groupes faisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires devraient payer une contribution exceptionnelle en 2025. Lombard a confirmé que cette surtaxe disparaîtra dans le prochain budget, alors qu’elle devrait rapporter théoriquement huit milliards en 2025.
En revanche, le ministre promet un budget « extrêmement rigoureux », et de « faire des choix politiques dans chaque ministère, hors loi de programmation militaire ». Permettre aux milliardaires et aux marchands d’armes de s’enrichir reste bien la mission prioritaire des gouvernants.