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Les nôtres
Notre camarade Raymond Gabet
Notre camarade Raymond Gabet, que nous appelions Marian, est décédé d’un accident de plongée sous-marine, une de ses passions sportives. Il avait 76 ans.
À 17 ans, en 1966, Raymond était entré à l’usine Rhône-Poulenc de Vitry-sur-Seine comme aide de labo. Son père, anarchiste, travaillait lui aussi à l’usine et pour lui, le mieux syndicalement, c’était Force ouvrière « bien que ce soient des trotskystes. » C’est ainsi que Raymond connut les camarades de Voix ouvrière (VO) qui, en 1964, avaient été exclus de la CGT par les staliniens puis avaient rejoint FO.
Quelques mois à peine après son embauche, Raymond se syndiquait, se retrouvait aux côtés du petit groupe de camarades de Voix ouvrière de l’entreprise. Deux ans plus tard, avec eux, il participait activement à la grève de mai et juin. Dans le livre Mai-juin 1968 – souvenirs de militants ouvriers, il raconte la mise en place des comités de base, du comité de grève, les trois semaines d’occupation, les affrontements avec les staliniens. Une expérience, parmi bien d’autres, qu’il avait à cœur de partager.
Technicien chimiste, et surtout militant ouvrier, Raymond a travaillé chez Rhône-Poulenc, aujourd’hui devenu Sanofi, jusqu’à la retraite. Ensuite, il a continué d’y défendre ses idées, ne serait-ce qu’en distribuant le bulletin Lutte ouvrière Sanofi, tous les quinze jours, à la porte de l’entreprise.
Ce sont plus de 40 ans de militantisme au sein de l’usine, pendant lesquelles il dut s’affronter aux staliniens et à la bureaucratie de Force Ouvrière. Celle-ci finit par exclure l’ensemble du syndicat qui devint le Syndicat démocratique. Là, comme à FO auparavant, Raymond eut à cœur de faire vivre la démocratie ouvrière et nos idées.
Convaincu, à peine entré dans la vie active, de la nécessité d’un parti ouvrier communiste révolutionnaire, il avait rejoint les rangs de notre organisation pour ne plus jamais la quitter.