Canada : une grève déterminée20/08/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/08/une_2977-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Canada : une grève déterminée

Vendredi 15 août, les hôtesses et stewards de la compagnie aérienne Air Canada ont entamé une grève massive qui se poursuivait en début de semaine, malgré l’injonction du gouvernement fédéral à reprendre le travail.

Les grévistes revendiquent des augmentations de salaire, qui sont très loin d’avoir suivi l’inflation. Les salaires à l’embauche sont particulièrement bas, moins de 2 000 dollars canadiens, soit environ 1 250 euros, alors que la vie est chère dans les grandes villes comme Montréal, Toronto ou Vancouver. Ils dénoncent surtout le temps de travail au sol non comptabilisé, par exemple lors des embarquements, pouvant représenter 30 à 35 heures par mois.

Cette grève se déroule dans le contexte de négociations autour de la convention collective qui datait de 2015. Dès le 16 août, la compagnie a réagi par le lock-out, c’est-à-dire en annulant l’ensemble de ses vols, afin de faire pression sur les salariés. Des centaines d’avions sont restés au sol, affectant plusieurs centaines de milliers de passagers à travers le monde.

Le même jour, le gouvernement fédéral libéral ordonnait la reprise du travail, jusqu’à ce que les négociations soient tranchées par un organisme soi-disant indépendant. Ce dispositif d’arbitrage obligatoire, qui tourne toujours à l’avantage du patronat, avait déjà été utilisé en 2024 pour s’attaquer aux dockers et aux cheminots en grève.

Le gouvernement et la compagnie n’ont pas lésiné pour mettre la pression sur les grévistes. La ministre du Travail prétend agir au nom de la « paix industrielle » et pour « protéger les intérêts du Canada » car « ce n’est pas le moment de prendre des risques avec l’économie ». Quant aux dirigeants des plus grandes entreprises canadiennes, ils ont jugé que la grève pouvait causer « un préjudice immédiat et considérable à tous les Canadiens ».

La compagnie avait donc déjà son plan de reprise des vols à partir de dimanche, mais elle a dû le remballer face à la détermination des grévistes. Le syndicat CUPE, à l’origine du mouvement, a annoncé que la grève se poursuivrait malgré l’injonction du gouvernement et, lundi 18 août, les vols n’avaient toujours pas repris.

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