Canicule au travail : un décret qui ne brasse même pas l’air18/06/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/06/P15-1_Canicule_au_travail_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C426_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Canicule au travail : un décret qui ne brasse même pas l’air

Le gouvernement vient de modifier le Code du travail pour, prétend-il, prendre en charge les dangers encourus par les salariés lors des périodes de canicule.

Illustration - un décret qui ne brasse même pas l’air

L’an dernier, plusieurs cas d’arrêts cardiaques avaient été rendus publics dans les médias, conséquences d’efforts lors de fortes chaleurs. Dans le texte du gouvernement, des mesures sont mentionnées, mais quasiment rien n’est imposé à l’employeur.

Le décret introduit ainsi un « droit à l’eau » ou à « l’adaptation des horaires ». Mais si les périodes de canicule sont définies par les alertes de Météo France, il n’y a aucun seuil de température défini pour les lieux de travail. Il peut faire 40°C dans l’atelier, ce qui compte est la température extérieure. Et, de toute façon, il est clairement écrit : « L’employeur évalue les risques liés à l’exposition des travailleurs à des épisodes de chaleur intense, en intérieur ou en extérieur. »

Il y a bien dans le Code du travail des passages sur lesquels les travailleurs peuvent s’appuyer pour dénoncer leur non-respect par la direction d’une entreprise. Mais, obtenir que la loi soit respectée est presque toujours une question de rapport de force. Combien d’employeurs, et pas seulement des petits patrons loin de là, ont fait travailler des ouvriers le 1er mai dernier en leur disant que c’était leur jour de solidarité ? Or il est précisément interdit dans le Code du travail de fixer ce jour le 1er mai.

Mais pour le décret sur le travail en période de canicule, les patrons n’auront même pas besoin de le lire : quoi qu’ils fassent, ou presque, ils ne seront pas sanctionnables.

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