Carrefour : la crise, prétexte à plus d’exploitation23/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2973-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour : la crise, prétexte à plus d’exploitation

Dans le secteur de la grande distribution en général, et à Carrefour en particulier, les conditions de travail sont de plus en plus difficiles. Le salaire y est très proche du smic, les horaires sont souvent éclatés et changent fréquemment. Et aujourd’hui, la flexibilité est devenue la norme.

Dans de nombreux hypermarchés, des dizaines de postes ont été supprimés. En rayon, cela signifie des ruptures de stock, une surcharge physique, une mise en rayon qui se fait sans aide ni matériel. Les files d’attente aux caisses s’allongent, toujours bondées, et les caissières se voient imposer de rogner sur leur pause médiane, voire de la supprimer, et de prolonger leur temps de présence dans le magasin.

Le manque d’investissement est aussi flagrant. Les tire-palettes cassés ne sont pas remplacés, les congélateurs, machines à glaçons ou frigos tombent en panne régulièrement. Un éclairage défectueux n’est pas réparé tout de suite, obligeant souvent les travailleurs à s’éclairer avec leur téléphone. L’hiver, les magasins peuvent descendre à 10°C et l’été, sans ventilation ni climatisation, certains rayons sont invivables. Les économies de bouts de chandelle deviennent la règle, toujours en imposant aux travailleurs des contraintes supplémentaires.

Dans la plupart des magasins, les postes aménagés ont disparu. Tendinites et blessures se multiplient mais, plutôt que d’adapter les postes, les directions de magasin écartent les salariés abîmés. Il n’y a plus d’infirmière dans les hypermarchés, ni aucune présence médicale sur site, aucun soutien, juste le silence ou les sanctions qui tombent. Les motifs de celles-ci sont souvent inventés, soit pour serrer la vis et augmenter la rentabilité, soit pour pousser vers la sortie les salariés les plus anciens et les moins mal payés.

La menace de passage en location-gérance, qui peut entraîner plusieurs milliers d’euros de perte de revenu annuel pour chacun, est régulièrement avancée dans les magasins qui n’y sont pas déjà. Pendant ce temps, et pour les mêmes raisons, le résultat de Carrefour est au sommet. En 2024, le résultat net était supérieur à un milliard d’euros, dont 600 millions d’euros empochés par les actionnaires sous forme de dividendes.

Parmi les employés, chacun comprend que les réorganisations en cours, les rachats de magasins et les fusions d’enseignes sont faits pour augmenter leur rentabilité que les directions chercheront à chaque étape à le leur faire payer par l’aggravation de leurs conditions de travail.

Une machine à broyer et à fabriquer du profit que seule leur riposte peut enrayer.

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