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- Lutte ouvrière n°2963
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Dans les entreprises
Cartonnerie Hinojosa – Compiègne : le 0 % du patron remballé
Les travailleurs de la cartonnerie Hinojosa de Compiègne se sont mis en grève lundi 11 mai.

Sur la question des salaires, la direction avait d’abord proposé 1 % d’augmentation, ce qui était déjà une provocation, avant d’annoncer 0 % devant le refus des syndicats des quatre sites français du groupe de signer son accord.
Le chantage n’a pas fonctionné. Les travailleurs ont répondu que ce serait donc zéro travail. À l’issue de deux débrayages les 6 et 7 mai, ils ont voté la grève après le pont du 8 mai. Cinquante travailleurs, c’est-à-dire une grosse partie de la production de cette usine de 125 salariés au total, se sont retrouvés le 12 mai, à 9 heures, toutes les équipes confondues, et ont pu discuter ainsi tous ensemble. Quelques heures plus tard, la direction revenait sur ce 0 %, ce qui était déjà un point marqué par les grévistes. La décision a donc été prise de continuer le lendemain et de se réunir de nouveau, toutes équipes confondues.
Beaucoup trop de choses restent en travers de la gorge des ouvriers. En plus des salaires, il y a les conditions de travail, les machines usées jusqu’à la corde qui ne sont jamais réparées et en deviennent dangereuses, la pression en fabrication pour rester vissé à sa machine et ne s’en éloigner, même pour aller aux toilettes, que si l’on a la permission. Tout ce mépris a fait déborder le vase.
Pour tous, le salaire doit permettre de vivre et de faire face à l’inflation. Cette cartonnerie, plus connue dans la région sous le nom d’Allard, fait partie depuis 2021 du groupe Hinojosa, qui possède 25 usines en Espagne, en France, au Portugal et en Italie, et a un chiffre d’affaires de presque 800 millions d’euros. Alors, le discours du patron, qui prétend qu’il ne peut rien faire pour les salaires, n’est pas passé.
Après avoir été obligée de remballer son 0 %, la direction a proposé 1,3 % et une prime de 120 euros. Mardi 13, en fin d’après-midi, les grévistes ont décidé de reprendre le travail tous ensemble le lendemain. Le 1,3 % ce n’est pas ce qu’il faut, mais c’est un recul du patron. Tous les grévistes sont satisfaits d’avoir montré qu’ils ne se laissaient pas marcher sur les pieds.