Cayenne – Guyane : les réfugiés jetés dehors06/08/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/08/une_2975-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Cayenne – Guyane : les réfugiés jetés dehors

Ouvert en juillet 2022 dans d’anciens locaux administratifs, le camp de la Verdure de Cayenne, en Guyane, devait au départ accueillir 18 réfugiés et être temporaire.

Mais la misère et les guerres ont poussé de nombreux Syriens et Afghans, via le Brésil, à gagner la Guyane, située entre 10 000 et 13 000 km à vol d’oiseau de chez eux. Beaucoup de ces réfugiés avaient alors en tête que la France serait le pays des « droits de l’homme ». En décembre 2024, leur nombre atteignait 300. Hébergés dans des conditions indignes, ils ne devaient leur survie qu’aux associations.

Or, depuis mardi 22 juillet, la préfecture mène une opération dite de « délogement », en prétextant une « mise en sécurité » des personnes les plus vulnérables du camp : cela concerne 80 personnes sur les 150, les femmes seules, enceintes ou avec enfant et les personnes en situation de handicap. Mais c’est bien, purement et simplement, une opération d’expulsion qui se met en place puisque les autorités ont coupé l’électricité du refuge. Quant aux personnes considérées comme vulnérables, certaines n’ont toujours pas été relogées et se retrouvent donc à la rue.

En fait, dès l’origine, la Verdure était loin d’être un havre de paix pour les réfugiés. Les associations humanitaires dénonçaient régulièrement l’insalubrité du camp. Des cas de leptospirose y ont été diagnostiqués, une maladie en général propagée par les rats. Cependant, renvoyer les gens dans la rue n’arrange évidemment pas leur situation, et c’est les rapprocher plus encore de la menace d’une expulsion du territoire.

De ce point de vue, la préfecture de Guyane est bien dans la ligne du gouvernement, ministres Retailleau et Darmanin en tête : pourrir la vie des migrants, menacer de les exproprier et souvent le faire. Au passage, c’est aussi l’occasion de distiller le poison du racisme et de la division entre travailleurs.

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