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CGT : une politique qui mène à l’impasse
Le 1er Mai à Dunkerque a pris cette année un caractère particulier avec trois fois plus de manifestants que l’an passé. La CGT d’ArcelorMittal des sites de Dunkerque et de Mardyck avait fait une campagne importante sur toute l’agglomération et au-delà pour mobiliser la population contre les risques qui pèsent sur l’usine de Dunkerque.
Cette campagne a eu de l’écho, car ce site de 5 000 travailleurs, sous-traitant compris, est le plus grand de l’agglomération. Toutes les familles ouvrières autour sont liées à l’usine d’ArcelorMittal, directement parce que leurs membres y travaillent, qu’ils y ont travaillé une fois dans leur vie, ou parce qu’un parent ou un voisin y est salarié.
Mais quelle politique défend la CGT d’ArcelorMittal ? Depuis un an, elle dénonce les menaces qui pèsent sur les sites sidérurgiques en Europe. Les inquiétudes se sont renforcées lorsque le groupe ArcelorMittal a annoncé en décembre 2024 qu’il renonçait « temporairement » à la décarbonation de ses sites et notamment celui de Dunkerque. Cela signifiait la construction d’une nouvelle installation, utilisant des procédés industriels nouveaux, en remplacement de l’ancienne usine très vieillissante. L’investissement prévu était de 1,8 milliard d’euros, sur lesquels l’État aurait versé 850 millions d’euros d’argent public. L’inquiétude est renforcée par le fait que les travaux actuels de rénovation du principal haut- fourneau du site ne permettent pas la prolongation de son activité au- delà de 2030.
La CGT dénonce ces menaces en demandant que « les politiques se bougent », qu’ils interviennent « face à Mittal », et s’il faut, que le site soit nationalisé. Le slogan principal de la manifestation était d’ailleurs « Faire du métal sans Mittal ». La mobilisation s’inscrivait dans cette seule perspective et à cette manifestation étaient venus un grand nombre de dirigeants de la gauche : Faure et Vallaud pour le PS, Tondelier pour les Verts, Trouvé pour LFI et François Ruffin. Le maire de Dunkerque, Vergriete, ancien ministre de Macron, est également venu à la manifestation.
Les responsables étaient là pour la photo, pour faire semblant de se soucier du sort des travailleurs. Chaque fois que la gauche a été au pouvoir, elle a laissé les mains libres et a même accompagné le grand patronat dans ses attaques. ArcelorMittal n’a tellement rien à craindre de leur part que le maire de Dunkerque lui- même a reconnu dans la presse que le directeur général du groupe ne l’avait même pas prévenu des plus de 600 suppressions d’emplois, dont plus de 300 à Dunkerque, alors qu’ils s’étaient rencontrés la semaine précédente.
Les usines de Dunkerque et de Mardyck regroupent environ 6 000 travailleurs. Juste à côté, à l’usine de Gand en Belgique, les travailleurs sont également concernés par les attaques du groupe. En France, le groupe compte 15 400 salariés, sans la sous- traitance. Tous ces travailleurs, s’ils trouvent le moyen de se défendre ensemble face aux milliardaires de la sidérurgie, peuvent représenter une force considérable. Ils ont en commun de tous participer au fonctionnement des usines du groupe. Sans eux, pas d’acier et donc pas de profits !