Chimie de Saint-Fons : les allers-retours de la vanilline20/08/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/08/une_2977-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chimie de Saint-Fons : les allers-retours de la vanilline

Le groupe chimique Syensqo avait arrêté l’atelier de production de vanille de synthèse en mai 2024 sur l’usine de Saint-Fons, près de Lyon, causant la suppression de 47 emplois Syensqo et de plusieurs dizaines dans la sous-traitance. Il vient d’annoncer le redémarrage de cet atelier de fabrication.

Le groupe possède trois ateliers de vanilline dans le monde, les deux autres étant en Chine et aux États-Unis. Ses principaux actionnaires sont la riche famille Solvay, qui touche chaque année plus de 430 millions d’euros de dividendes. Ces capitalistes de la chimie organisent leur production à l’échelle mondiale, mettent en concurrence les travailleurs et les États, comme l’exprimait franchement la PDG de Syensqo, Ilham Kardi, dans le journal Les Echos en 2022 : « Avec l’“Inflation Reduction Act”, les États- Unis nous disent clairement “Venez, investissez, nous vous accompagnerons”. Nous avons reçu une incitation financière pour construire notre usine de matériaux pour batteries en Géorgie, une unité de production de haute spécialité. Cela couvrira 50 % de notre investissement. »

Les capitalistes réclament aussi des taxes aux frontières pour protéger leurs marchés : aux États-Unis, la vanille importée de Chine était taxée à 200 %, et la patronne de Syensqo a obtenu de ses serviteurs politiques de l’Union européenne qu’une taxe similaire de 131 % entre en vigueur aux portes de l’Europe le 1er juillet.

Cette annonce a donc précipité une réouverture de l’atelier de Saint-Fons, mais ne crée que 26 emplois – ce qui pour les patrons ne veut pas dire 26 embauches en CDI – et rien n’est annoncé pour les emplois de la sous-traitance, pourtant indispensables pour ce redémarrage. Ce qui pourrait être une bonne nouvelle pour beaucoup sur l’usine est donc perçu comme une arnaque, car sur les 47 emplois supprimés en 2024, plus de 21 manquent à l’appel : ce sous- effectif annoncé promet surtout des conditions de travail et de vie dégradées, et une précarité accrue des travailleurs.

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