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- Lutte ouvrière n°2960
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Leur société
Chômage des seniors : une aubaine pour les patrons
Selon une étude réalisée par l’Unedic, à partir de 56 ans, les travailleurs au chômage ont de plus en plus de difficultés à retrouver un emploi. Si ce constat signifie une dégradation de leurs conditions de vie, le fait est une aubaine pour le patronat et le gouvernement.
L’étude considère donc que 56 ans serait un « âge pivot ». C’est l’âge à partir duquel les travailleurs tombés au chômage ont de plus en plus de mal à se faire embaucher, notamment avec des CDI. En effet, sur les 350 000 chômeurs étudiés, 37 % de ceux de 50 ans ont retrouvé un emploi en CDI mais seulement 11 % de ceux de 61 ans.
Ainsi, plus les travailleurs approchent de l’âge de la retraite et plus ils risquent, s’ils sont licenciés, de finir leur vie active au chômage ou au RSA. Ce phénomène ne va pas s’atténuer avec le nombre croissant des plans de licenciement et les recrutements en baisse dans les entreprises. Pour un emploi proposé, combien de chômeurs postulent ? Dans la compétition à l’embauche, l’âge fait partie des critères subjectifs de recrutement, confirme l’étude.
Il faut tout le mépris et l’hypocrisie d’un vieux loup de la politique comme François Bayrou pour oser dire, lors de son discours du 15 avril sur l’état des finances publiques, que « les Français ne travaillent pas assez », notamment les « seniors ». Parce qu’en réalité, ce chômage arrange bien patronat et gouvernement. Les patrons, face à de nombreux chômeurs, sont en position de force quand il s’agit de recruter et peuvent imposer des salaires plus faibles et des contrats plus précaires. Quant au gouvernement, il sait s’appuyer sur cette situation pour remplir son objectif de réduction des dépenses publiques. Alors que les carrières des travailleurs sont de plus en plus discontinues, réformer le système des retraites en allongeant la durée de cotisation et en décalant l’âge de départ en retraite à 64 ans est encore un moyen de réduire le montant global des pensions de retraite.