Les opérations militaires israéliennes n’ont jamais cessé en Cisjordanie occupée et l’implantation de colonies juives a été soutenue avec constance par les différents gouvernements. Depuis le 7 octobre 2023, ce soutien s’est accentué en même temps que la répression contre les Palestiniens et les violences contre eux. Au moins 945 Palestiniens y ont été tués par les colons ou par l’armée israélienne et plus de 1 300 hectares de terres ont été accaparés par les colons depuis le début de la guerre à Gaza.

La présence dans le gouvernement Netanyahou de ministres d’extrême droite, dont deux colons de Cisjordanie, Smotrich et Ben Gvir, va dans le même sens. En juin 2023, en tant que ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir encourageait d’ailleurs ainsi les colons d’un avant-poste illégal : « Ici, il devrait y avoir une vraie colonie, et pas seulement ici mais sur toutes les collines qui nous entourent. Nous devons nous implanter dans la terre d’Israël. On vous soutient ! Courez vers les collines, peuplez-les ! »

Le message est sans doute allé droit au cœur des « Jeunes des collines » auteurs de l’agression contre les soldats. Ces colons d’extrême droite installent des avant-postes sauvages d’où ils harcèlent les villages palestiniens, détruisant les infrastructures, frappant et tuant les villageois, effrayant leurs troupeaux. Leur objectif n’est pas différent de celui des colons des implantations légalisées par le gouvernement israélien : faire de la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, une terre israélienne. Les Jeunes des collines sont encore plus radicaux et ils n’hésitent pas à s’attaquer à l’armée israélienne les rares fois où celle-ci tente un peu de les contenir.

Le gouvernement Netanyahou, qui laisse les colons terroriser les Palestiniens et le plus souvent avec le soutien ouvert de l’armée, est sorti de son silence pour condamner « ceux qui ont agi contre la loi et contre des soldats ». Son ministre de la Défense, Israël Katz, a même organisé, lundi 30 juin, une réunion d’urgence sur la sécurité en Cisjordanie pour « coordonner la lutte contre les violences ». Mais il s’est empressé de souligner que la grande majorité des colons ne participe pas aux violences contre l’armée israélienne, les seules dont il s’indigne. Lors de cette même réunion, Katz a annoncé que des dizaines de millions de shekels seraient débloqués pour un programme d’activités sociales et communautaires à destination de ces jeunes pour les « éloigner des activités illégales ».

L’attitude du gouvernement est traduite ainsi par le quotidien Haaretz : «Elle envoie également un message implicite aux colons : “Commettez vos massacres en silence”. »