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- Lutte ouvrière n°2985
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Clarebout Potatoes : grèves à Dunkerque et en Belgique
Industriel belge spécialisé dans les pommes de terre surgelées, Jan Clarebout possède quatre usines en Belgique et depuis trois ans, une nouvelle usine à côté de Dunkerque. Il a annoncé qu’il vendait ses usines à un groupe agroalimentaire américain, Simplot.
La vente des usines se chiffre à trois milliards d’euros… mais la prime de « rachat » pour les 3 000 travailleurs n’est que de 500 euros. Cette annonce a déclenché la grève jeudi 2 octobre, sur l’ensemble des sites. Ce sont les syndicats FGTB et CSC qui en sont à l’initiative sur les quatre usines belges, la CGT et FO sur le site de Dunkerque, où la grève était minoritaire, mais le piquet reconduit chaque jour. Des travailleurs en étaient à leur sixième jour de grève, d’autres ne faisaient que quelques heures ou venaient rejoindre le piquet à la fin de leur équipe. Cette solidarité en faveur de la grève fait que le piquet tenait à l’usine de Dunkerque et que l’installation était complètement à l’arrêt depuis dix jours. Les usines de Belgique, elles, tournaient au ralenti.
Clarebout se présente comme celui qui a réussi tout seul, à force de travail, de simple marchand de patates à propriétaire d’un groupe qu’il est en train de vendre trois milliards d’euros. Cela fera de lui la 10e fortune de Belgique. Cette fable ne passe pas auprès des 3 000 travailleurs qui ont fait sa fortune. La prime de 500 euros pour les 3 000 salariés ne représente que 0,05 % du chèque qu’il va toucher. Associée à un courrier remerciant pour le « travail accompli », elle a été perçue comme une provocation.
La direction de l’usine de Dunkerque a cherché à diviser les travailleurs en faisant une proposition de 1 000 euros supplémentaires, uniquement pour ceux de Dunkerque. La proposition a été rejetée immédiatement, d’autant plus que des liens se sont créés entre travailleurs de France et de Belgique car des délégations se sont déplacées d’un site à l’autre.
L’usine de Dunkerque n’existe que depuis trois ans. Grâce à cette grève qui continue, des liens de solidarité se sont créés en son sein, mais également avec des travailleurs de Belgique. C’est déjà une première victoire.