Clinique de Montargis : c’est la grève !21/05/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2964-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Clinique de Montargis : c’est la grève !

Depuis le 12 mai, à la clinique de Montargis, dans le Loiret, la colère contre les pressions et les salaires bloqués depuis des années s’exprime.

Face à une direction de combat, une quarantaine de salariés, soit la moitié des effectifs soignants, ont décidé de se mettre en grève illimitée. Ils tiennent un piquet de grève devant l’entrée qui recueille la sympathie du public et le soutien de certains médecins. De ce fait, l’activité chirurgicale uniquement libérale ne peut plus se dérouler. La direction a décidé de faire sortir tous les patients avec la promesse de reprogrammer plus tard ces interventions non urgentes.

Depuis l’été dernier, la direction de la clinique a décidé de diminuer la masse salariale en réduisant les effectifs. Après avoir présenté puis retiré deux fois des plans de licenciements pour motifs économiques, elle est finalement parvenue à réduire les effectifs d’une vingtaine de postes à coups de ruptures conventionnelles et de licenciements pour faute. Il faut maintenant absorber la masse de travail avec des dizaines de bras en moins pour des salaires qui ne décollent pas du smic.

Sans complexes, la direction déclarait avant le mouvement : « C’est grâce à l’activité des médecins que l’établissement peut tourner et rapporte… Vos salaires, eux, sont plutôt une charge ! » La grève, qui a entraîné l’arrêt complet des hospitalisations, démontre qu’au contraire c’est bien l’ensemble du personnel qui fait fonctionner la clinique.

Quant à la question des salaires, la majorité des agents est consciente que, derrière la direction, c’est l’actionnaire, à la tête d’une quarantaine d’entreprises du secteur médical, qui maintient les paies depuis des années en dessous de ce qui est nécessaire pour vivre, voire en dessous de la réglementation légale, pour tirer un maximum de profit de cet établissement de santé. Il faut qu’il prenne sur ses profits passés et présents pour régler ce qu’il doit.

La direction a l’habitude de faire pression individuellement sur nombre de membres du personnel. Désormais, elle et l’actionnaire ont en face d’eux des grévistes qui prennent le temps de parler entre eux, qui découvrent parfois des collègues avec qui ils n’avaient jamais eu le temps d’échanger, et surtout qui dirigent eux-mêmes leur mouvement… L’initiative a changé de camp.

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