Commerce : les licenciements continuent09/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/04/une_2958-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Commerce : les licenciements continuent

Il ne se passe plus une semaine sans l’annonce de fermetures de magasins. Dans le même temps, les propriétaires de la plupart des enseignes qui licencient continuent à remplir leurs coffres.

Fin mars, l’enseigne de jeans Kaporal a été mise en liquidation judiciaire. 85 magasins ont été fermés et 282 salariés licenciés. Début avril, Gifi a annoncé la fermeture de 11 magasins et le licenciement de 302 salariés, dont 186 dans les bureaux du siège. Et chez Intermarché, 28 hyper et supermarchés ex-Casino vont définitivement fermer. À chaque fois, le prétexte est un prétendu « manque de rentabilité » des magasins fermés. C’est se moquer du monde.

Le groupe Les Mousquetaires, qui détient les enseignes Intermarché, Netto, Bricomarché, Bricorama ou Roady, accroît d’année en année son chiffre d’affaires et sa marge bénéficiaire. En 2024, Intermarché a mis plus d’un milliard d’euros sur la table pour racheter 294 magasins Casino. Il entend ainsi rivaliser avec Carrefour et Leclerc et surtout accroître la fortune de ses propriétaires.

Même chose pour Gifi. Spécialiste des produits de décoration à petits prix, son patron, Philippe Ginestet, est classé depuis longtemps parmi les plus grosses fortunes du pays. Pendant des années, il a endetté Gifi avec la complicité des banques, pompé les bénéfices par l’intermédiaire d’une holding financière dont il était, avec sa famille, l’unique actionnaire. Aujourd’hui, après une opportune mise en redressement judiciaire, il a fait entrer les banques créancières au capital de Gifi et entreprend de restructurer l’enseigne pour garantir ses futurs profits et ceux des banques.

Et c’est aux salariés que ces groupes veulent faire payer le coût des restructurations : en supprimant de plus en plus d’emplois et en aggravant les conditions de travail. Ainsi, chez Monoprix, enseigne du groupe Casino, qui ferme aussi des magasins, 2 500 postes ont été supprimés dans les quatre dernières années et les arrêts maladie de plus de vingt jours ont augmenté de 40 % en trois ans, d’après une enquête du journal L’Humanité.

Vendredi 4 avril, une quinzaine de salariés du Monoprix du Prado à Marseille ont cessé le travail pour dénoncer les charges de travail trop lourdes, les postes non remplacés et les accidents de travail en hausse.

Partout, les mêmes problèmes se posent. Dénoncer et combattre collectivement les diktats et l’avidité des patrons est la seule solution.

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