Contre le racisme et les divisions alimentées par la droite et l’extrême droite !04/06/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/06/une_2966-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Editorial

Contre le racisme et les divisions alimentées par la droite et l’extrême droite !

La rencontre PSG-Inter de Milan en Ligue des Champions n’a, bien entendu, pas échappé à la politisation. Il y a d’abord eu ces démonstrations de solidarité avec les Palestiniens. Par dizaines ou par centaines, à Munich, où le match se jouait, ou à Paris, des supporters en ont profité pour faire entendre leur révolte contre le massacre qui se déroule à Gaza. Et ils ont eu bien raison !

Et puis, surtout, il y a eu l’après-match. Dans une ambiance électrisée par la victoire et la liesse, des incidents ont éclaté sur les Champs- Élysées et aux abords du Parc des Princes. Les violences de quelques dizaines de jeunes crétins ont immédiatement été montées en épingle par le ministre de l’Intérieur Retailleau, qui a dénoncé « les barbares qui ont envahi les rues de Paris ».

A suivi un déluge de propos haineux venus de la droite et de l’extrême droite, assimilant, comme l’avait fait le repris de justice Sarkozy, les jeunes des quartiers populaires à de la racaille.

Cela fait des mois que Retailleau, Darmanin, Le Pen et Bardella s’emparent de tout fait divers impliquant un jeune issu de l’immigration ou un musulman pour cracher leur venin xénophobe et rivaliser de propositions réactionnaires. Il y a une dizaine de jours, ils ont cherché à faire peur en agitant un rapport sur les Frères musulmans.

Eux, qui se taisent face aux dérives des institutions catholiques comme Notre-Dame de Bétharram, deviennent hystériques face à la religion musulmane.

Faisant l’amalgame entre islam, islamisme et terrorisme, ils se sont tous engagés dans une surenchère contre le voile. Les mêmes qui avaient critiqué la proposition de Le Pen et de Bardella d’interdire le voile dans l’espace public sont en train de la reprendre à leur compte sous une forme ou une autre. Et ce n’est évidemment pas le sort des femmes qui les préoccupe ! Leur seul et unique but est de jeter la suspicion sur tous les musulmans.

C’est aussi la spécialité des médias du groupe Bolloré (Cnews, Europe1, JDD…) qui diffusent en boucle leur poison raciste. Pour eux, les bas salaires, le chômage et les fermetures d’entreprise ne sont même plus des sujets : les seuls problèmes qui se posent sont liés aux immigrés, c’est-à-dire aux travailleuses et aux travailleurs les plus exploités.

Et ce ne sont pas que des mots ! Il ne se passe pas un jour sans une nouvelle mesure contre les étrangers. Depuis que Retailleau est ministre de l’Intérieur, les démarches pour renouveler un titre de séjour ou se faire naturaliser sont encore plus difficiles. Face à l’impossibilité de prendre rendez-vous auprès de la préfecture, des dizaines de milliers de travailleurs, qui étaient en règle, sont devenus sans papiers et sans travail.

Dans cette atmosphère chauffée à blanc, la presse relève la recrudescence des actes antisémites. Mais il y a aussi une montée des agressions contre les musulmans.

Il y a un mois, le jeune Aboubakar Cissé a été poignardé dans une mosquée du Gard. Et samedi 31 mai, dans le Var, un raciste a tiré sur ses voisins tunisien et turc, tuant l’un et blessant l’autre. Le racisme et la xénophobie diffusés par les sommets de l’État ne font pas que diviser les travailleurs, ils tuent.

Pour mesurer le danger qui nous menace tous, il faut regarder ce qui se passe aux États-Unis. Aujourd’hui, Trump organise des rafles de migrants qu’il déporte spectaculairement au Salvador. Il coupe les vivres à des universités prestigieuses qui refusent de livrer les étudiants ayant manifesté contre la guerre à Gaza. Il licencie des dizaines de milliers de fonctionnaires, imposant un recul pour les classes populaires américaines.

En France, aux États-Unis comme partout, la propagande anti-immigrés sert à faire diversion et à empêcher les travailleurs de s’en prendre aux véritables responsables des reculs de la société, c’est-à-dire aux Trump, Macron et à leurs amis capitalistes. Elle sert à diviser la classe ouvrière et à l’empêcher de prendre conscience de la force qu’elle représente.

Cette montée des idées réactionnaires, xénophobes et racistes fait partie de l’évolution chauvine et guerrière de la société, que nous devons combattre de toutes nos forces.

L’avenir ne peut pas être de nous barricader contre plus pauvres que nous, ni d’en avoir peur. Quand on est à la merci d’un patron, quelles que soient notre origine, notre couleur de peau, nos croyances ou nos idées, nous faisons tous partie du camp des travailleurs. Et chacun doit prendre sa place dans le combat à mener contre l’exploitation et pour changer la société.

Il n’y aura jamais un combattant de trop dans le camp des travailleurs !

Bulletins d’entreprise du 2 juin 2025

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