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Contrôleurs aériens : la calomnie n’empêche pas la grève
Jeudi 3 et vendredi 4 juillet, les contrôleurs aériens de plusieurs aéroports ont fait grève, en dépit des invectives des ministres et de nombreux journalistes, qui les accusaient de prendre les vacanciers en otage.
À Roissy et Orly, 25 % des vols ont été annulés. À Nice, qui est le deuxième aéroport d’affaires en Europe, la moitié des vols commerciaux ont été supprimés, ainsi que la quasi-totalité des vols de jets privés.
Les grévistes refusent la dégradation de leurs conditions de travail qui résulte de la vaste réforme des services de navigation aérienne annoncée en 2024. Celle-ci prévoit, entre autres, la fermeture d’un quart des tours de contrôle de France, entre 2028 et 2035, et une diminution du nombre de contrôleurs dans les centres restants. Une vingtaine d’aéroports régionaux seront privés des moyens d’accueillir des lignes commerciales régulières, sous prétexte qu’ils ne sont pas assez rentables.
Ainsi l’État, dont dépend la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), mène la même politique d’économies dans le transport aérien que dans la santé ou l’éducation, créant un sous-effectif permanent, et une augmentation de la charge de travail des contrôleurs aux dépens de la sécurité des passagers. Les contrôleurs font grève pour s’opposer à cette politique et revendiquent le recrutement de nouveaux collègues.
Les médias, qui ont le même mépris pour eux que pour tous les travailleurs en grève, ont mené une campagne mensongère en les présentant comme des privilégiés, et en alléguant qu’ils refusent d’utiliser les pointeuses. En réalité, les grévistes dénoncent l’achat de nouvelles pointeuses biométriques, allant de pair avec des méthodes managériales autoritaires, alors qu’ils sont confrontés depuis des années à l’obsolescence de leurs outils de travail.
Bayrou s’est empressé de qualifier cette grève de « choquante », et Tabarot, le ministre des Transports, a dénoncé des revendications « inacceptables ». Ce qui heurte ces serviteurs du patronat, ce n’est pas le sort des passagers, c’est que des travailleurs défendent leurs intérêts par l’action collective de la grève.