Défendre l’industrie française ou les intérêts des travailleurs ?21/05/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/05/P14-2_Intervention_de_Jean-Pierre_Mercier_%C3%A0_Cl%C3%A9on_le_14_mai_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C5%2C800%2C455_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Défendre l’industrie française ou les intérêts des travailleurs ?

Mercredi 14 mai, un peu plus de 300 travailleurs se sont rassemblés devant l’usine de Renault – Cléon, en Seine-Maritime, à l’appel des salariés de l’usine inquiets pour leurs emplois.

Illustration - Défendre l’industrie française ou les intérêts des travailleurs ?

Dans l’assistance, on comptait des travailleurs d’autres usines du groupe ou locales, un bon nombre d’élus locaux, de députés, dont quatre de La France insoumise, et de responsables syndicaux, comme la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Depuis deux ans et la stratégie de Renault prévoyant le découpage des usines en différentes entités, l’usine de Cléon est devenue Ampère-Cléon et devrait être vouée à la fabrication des moteurs électriques des voitures Renault. Les responsables CGT et Sophie Binet ont dénoncé la politique de la direction en ces termes : « Nous avons la preuve qu’une partie des moteurs électriques sont produits au Portugal et que la direction est en train d’organiser la fabrication d’une autre partie […] en Chine. » Manuel Bompard, de LFI, en a rajouté en dénonçant « le massacre de l’outil industriel français ». La solution prônée par les dirigeants syndicaux s’est résumée à la production en France d’une voiture électrique qui serait populaire et accessible à tous, au prix de 15 000 euros.

Alors que toute la production est organisée à l’échelle mondiale, prôner ainsi le repli à l’intérieur de l’Hexagone est un leurre. De plus, cela revient à désigner les travailleurs portugais ou chinois comme des concurrents et des ennemis. Enfin, dans une économie où la décision revient à des actionnaires guidés par la recherche du profit, leur conseiller d’autres choix industriels est une absurdité. Et c’est aussi laisser entendre qu’ouvriers et patrons pourraient avoir les mêmes intérêts.

Pour empêcher les patrons de nuire, pour sauver leur peau, les travailleurs ont les mêmes intérêts par-delà les frontières.

Comme l’a rappelé Jean-Pierre Mercier dans son intervention au nom de Lutte ouvrière, dénonçant l’appel patronal « à manger dans la gamelle des autres » : « La ligne de partage n’est pas entre travailleurs d’ici et travailleurs de Chine mais entre (…) les actionnaires et les travailleurs. »

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