Deliveroo : condamné pour travail dissimulé08/10/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/10/une_2984-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Deliveroo : condamné pour travail dissimulé

La plateforme de livraison de repas à domicile a été condamnée le 17 septembre à plus de deux millions d’amende pour avoir organisé le « travail dissimulé » d’une cinquantaine de livreurs.

Deliveroo est aussi contraint de transformer le statut de 16 livreurs en statut de salariés, avec bénéfice de la mutuelle et de la médecine du travail. À Toulouse, un autre livreur a obtenu 21 000 euros de dédommagement et la requalification de son emploi en CDI.

Deliveroo, tout comme son concurrent Uber Eats, emploie des travailleurs ayant en théorie un statut d’indépendant, souvent d’autoentrepreneur. Ils n’ont donc pas de contrat de travail mais un « contrat de prestation » alors qu’au contraire ils sont pieds et poings liés à la plateforme. Cela permet à l’employeur d’économiser sur les salaires et les cotisations et de ne pas être obligé de respecter le Code du travail.

« Pour avoir un salaire décent, il faut travailler tous les jours, sans congés payés ni paiement des heures supplémentaires. Souvent, on attend 30 minutes devant un restaurant pour une course de moins de 5 euros », a témoigné un livreur. Depuis le début de l’année, Deliveroo a été condamné une centaine de fois à payer de 20 000 à 100 000 euros de dédommagement correspondant aux heures supplémentaires et aux congés non rémunérés. Mais la plateforme sait que seule une faible partie des livreurs, souvent en situation très précaire, vont réclamer leur dû devant un tribunal.

Déjà, en 2018, la Cour de cassation a considéré que ces livreurs ne sont pas réellement des travailleurs indépendants et que leur contrat doit être requalifié en contrat de salarié. Cinq ans après, non seulement ce système continue d’être la règle, mais il s’étend au-delà des services de livraison. L’avocat du livreur indique avoir comme clients « des aides-soignantes, des caissiers, des agents administratifs, tous obligés d’être autoentrepreneurs ».

Face à la généralisation de la précarité, c’est bien une généralisation de la riposte qui s’impose.

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