Démagogie anti-musulmans : refusons la division !09/07/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/07/P4-1_2019_11_10_Manif_contre_Islamophobie_26_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C492_crop_detail.jpg

Leur société

Démagogie anti-musulmans : refusons la division !

Non satisfait du Conseil de défense organisé le 20 mai dernier pour examiner « l’entrisme et le séparatisme islamique », au cours duquel Retailleau lui avait volé la vedette, Macron a remis le couvert le 7 juillet.

Illustration - refusons la division !

Cette fois-ci, Macron se félicite du travail de ses ministres et promet une nouvelle loi « avant la fin de l’été ».

Les mots « séparatisme » et « entrisme » accolés avec « islamisme », sont destinés à semer la crainte. Cette terminologie laisse entendre que des organisations musulmanes s’activeraient, cachées derrière des associations culturelles ou caritatives, pour prendre le pouvoir sur des quartiers, des villes, voire sur le pays tout entier… La loi annoncée est destinée à mieux contrôler les sources de financement et à faciliter la dissolution d’associations accusées de « séparatisme », ce qui ouvre la porte à tous les abus.

Que des militants religieux, musulmans, catholiques, évangélistes, juifs ou autres, agissent pour gagner de l’influence, promouvoir leurs conceptions rétrogrades et exercer leur emprise sur telle ou telle fraction de la population est une évidence. Mais ce n’est pas une spécificité de l’islam. En France, la religion qui dispose d’une multitude d’associations relais, de réseaux dans les institutions publiques, de la plus grande influence sur la jeunesse scolarisée et de financements multiples, est la religion catholique. Cet entrisme-là n’est jamais dénoncé par les politiciens qui ressassent leur haine de l’islam.

L’islamophobie distillée par les Macron, Retailleau, Bardella ou Le Pen est destinée à détourner la colère en fabriquant des boucs- émissaires. Ils dénoncent en boucle ce qu’ils appellent « l’islamisme » pour faire oublier aux travailleurs que les responsables du chômage, de la vie chère, du délabrement de certains quartiers et de la montée de la violence, sont avant tout les capitalistes qui suppriment des emplois, bloquent les salaires, ferment des entreprises. Cette campagne permanente affaiblit le camp des travailleurs en les divisant selon leur religion, leur nationalité ou leur origine.

D’un côté, elle alimente la méfiance, le racisme et encourage les plus haineux à passer aux actes. Elle pousse une fraction des classes populaires dans les bras de l’extrême droite qui, si elle arrivait au pouvoir, continuerait de les piétiner. De l’autre, elle pousse au repli communautaire ceux qui en ont ras-le-bol d’être stigmatisés à cause de leur religion. Ce repli renforce le « séparatisme » que prétend combattre le gouvernement.

Avant d’être chrétiens, juifs, musulmans ou athées, les travailleurs ont en commun d’être exploités par des capitalistes, dont la principale religion est l’amour du profit. Plutôt que de se laisser diviser, les travailleurs doivent faire bloc contre les exploiteurs et leurs larbins politiques.

Partager