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Leur société
Déremboursements de soins : pour la santé des profits
Mardi 15 avril, sur France Info, le patron du Medef Patrick Martin a proposé ses solutions pour trouver les 40 milliards d’euros manquant d’après Bayrou sur le budget, sans aucun nouveau prélèvement sur les entreprises.
C’est aux dépenses sociales qu’il veut de nouveau s’attaquer. Il propose par exemple de cibler les malades ne s’étant pas fait vacciner et de refuser de leur rembourser les soins. Ce représentant d’une classe sociale qui se gave de centaines de milliards d’euros d’argent public tous les ans prétend vouloir « responsabiliser » les patients qui abuseraient de la « gratuité ». Comme si, en plus, on allait à l’hôpital pour le plaisir ! Au passage, cette « gratuité » n’en est pas une, car les travailleurs cotisent, et pas qu’un peu, à l’assurance maladie.
Depuis trente ans, les déremboursements de médicaments se succèdent, avec ce genre de prétexte et de morale à l’égard de la population. La Cour des comptes n’est pas en manque d’imagination lorsque, dans son rapport d’avril 2025, elle avance encore quinze propositions. Des transports sanitaires jusqu’aux soins à l’hôpital, en passant par les médicaments et les pharmacies, tout est passé à la loupe pour dénicher des économies en restreignant les dépenses de la population et en serrant la vis aux travailleurs de la santé.
Une idée de ce rapport, qui ne fait pourtant pas partie des « propositions », a fait mouche dans les médias : différencier les remboursements de soins selon les revenus. Il s’agirait de payer les médicaments en fonction du niveau de revenu, avec un plafond en deçà duquel l’Assurance maladie rembourserait davantage. Mais, que ce soit en commençant par les plus démunis ou par les travailleurs ayant une paye un peu plus élevée, il s’agit encore de faire payer la dette aux malades et d’épargner les capitalistes.
Pourtant, le même rapport de la Cour des comptes constate que les prix des médicaments et les tarifs d’une partie des centres médicaux sont une vraie source de profit. En effet, Sanofi a obtenu 5,74 milliards d’euros de bénéfices net en 2024, en hausse de 7 %. Le groupe Ramsay Santé, numéro un des cliniques privées, affiche une marge de 12,2 % sur son site, même si ses bénéfices sont absorbés par les locations et les dettes auprès d’autres capitalistes. Les groupes pharmaceutiques Novartis et Roche, basés en Suisse, ont quant à eux accumulé un total de 20 milliards d’euros de bénéfices en 2024. Voilà bien des milliards qui combleraient tous les trous possibles et imaginables.