Déserts médicaux : liberté du praticien d’abord ?29/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2961-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Déserts médicaux : liberté du praticien d’abord ?

Vendredi 25 avril, le Premier ministre Bayrou a présenté son plan de lutte contre les déserts médicaux dont la mesure phare se limite à demander aux nouveaux médecins de travailler deux jours par mois dans les zones sous-dotées.

Bayrou voulait ainsi prendre ses distances avec la proposition de loi soutenue par plus de 250 députés, de LR à LFI, partiellement adoptée le 2 avril, visant à réguler l’installation des médecins. Que des députés de droite en viennent à envisager une régulation, c’est dire à quel point l’accès aux soins devient difficile pour une grande partie de la population.

Depuis des décennies, les gouvernements successifs ont consciemment laissé se réduire l’accès aux soins en supprimant des lits d’hôpitaux, en fermant des maternités, des services d’urgence, des centres de santé… Longtemps, ils ont aussi maintenu des quotas limitant le nombre d’étudiants admis à poursuivre leurs études médicales, le fameux numerus clausus, mis en place dans les années 1970 afin de limiter les dépenses de santé, mais avec la bénédiction d’un certain nombre de médecins soucieux de limiter la concurrence.

Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire qu’il faut davantage de médecins. Certes, il faudrait en former autant que nécessaire pour toute la société et il faudrait aussi que leur installation soit assurée en fonction des besoins de la collectivité. Mais aujourd’hui encore, des étudiants en médecine, des internes, des médecins s’insurgent contre cette éventualité. C’est la rançon de la médecine libérale, une médecine qui place la volonté d’un médecin de soigner ses semblables bien après la recherche de meilleurs revenus.

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