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Leur société
Dette : ceux qui en profitent
Pas un jour ne passe sans que la dette de l’État, et son explosion, ne fasse la une des médias ou l’objet d’une déclaration politicienne. Le retour de cette vieille rengaine vise à justifier les attaques en préparation dans le budget 2026.
Dans son rapport du 26 juin, l’Insee estime que la dette de l’État français a augmenté de 40 milliards au 1er trimestre 2025, atteignant 3 345 milliards d’euros. Ni une ni deux, le jour même, le gouvernement en a profité pour annoncer un gel de 5 milliards d’euros supplémentaires au détriment de la santé, d’autres caisses de la Sécurité sociale et des collectivités. Comme si les dépenses de santé et les services utiles à la population étaient responsables de l’envolée de la dette. Rien n’est plus faux !
Certes l’explosion de la dette est réelle. Selon l’Insee, avant 2008, elle était pratiquement trois fois inférieure à celle d’aujourd’hui, avec un montant autour de 1 300 milliards. Depuis, il y a eu les 600 milliards d’euros versés sous Sarkozy pour renflouer les banques et institutions financières qui avaient spéculé et gagné à tout-va pendant des années jusqu’à la crise dite des subprimes. Derechef à partir de 2020 et du Covid : la dette a été creusée de 1 000 milliards supplémentaires par le « quoi qu’il en coûte » de Macron, à la rescousse et au profit des plus grandes entreprises.
Chaque fois, ces milliards prélevés sur le budget de l’État, au détriment des hôpitaux, de l’école ou des retraites, ont servi à augmenter les subventions, aides et exonérations d’impôts destinées aux capitalistes. Ces dernières aides représentent à elles seules autour de 200 milliards d’euros par an en leur faveur.
Cette explosion de la dette révèle le gigantesque transfert de fonds qui s’opère des caisses de l’État vers les coffres-forts du grand patronat. D’une part, les capitalistes exigent toujours plus d’argent public ; d’autre part, l’État creuse sa dette en empruntant pour cela auprès des marchés et de banquiers dont la BNP Paribas et la Société générale, mais aussi pour payer les intérêts sur la dette préexistante. En 2025, cette « charge de la dette » s’élèvera à 67 milliards d’euros, qui reviendront aux financiers.
Mais c’est à la population que les gouvernements présentent la facture de cette dette dont elle ne profite en rien.